Œuvre-vie, survie de l'œuvre - Mishima Yukio en traductions (France, Chine)
Auteur / Autrice : | Sha Ma |
Direction : | Claudine Le Blanc, Anne Bayard-Sakai |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 14/11/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Yinde Zhang |
Examinateurs / Examinatrices : Claudine Le Blanc, Anne Bayard-Sakai, Yinde Zhang, Claire Placial, Tiphaine Samoyault, Thomas Garcin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Placial, Tiphaine Samoyault |
Mots clés
Résumé
Qu’est-ce qu’une œuvre ? Toute singulière qu’elle puisse paraître, celle de l’écrivain japonais Mishima (1925-1970) constitue un cas exemplaire qui permet de repenser cette notion dans le cadre de la littérature mondialisée des XX e et XXI e siècles. Les ouvrages littéraires de Mishima ont en effet connu une remarquable diffusion hors de leur culture japonaise d’origine, et cela en raison même d’un nouage exceptionnel d’une vie et d’une production fictionnelle. C’est ce paradoxe que le présent travail entreprend d’explorer, dans une perspective comparatiste, en se penchant sur les traductions et réceptions contrastées de Mishima en France dès les années 1960, et plus tardivement en Chine, à la suite du spectaculaire suicide de l’auteur, devenu rétrospectivement la clé d’interprétation de l’œuvre. Réduite à certains de ses textes et de ses aspects, reconfigurée, l’œuvre portant le nom de Mishima se développe en français et en chinois en réinventant « Mishima », suscitant fascination d’un côté, rejet de l’autre. Commandées en partie par le désir de maîtrise de l’écrivain, soucieux de sa réception à l’étranger au point d’avoir imposé ses versions anglaises comme de nouveaux originaux, les œuvres françaises et chinoises de Mishima échappent en même temps à ce désir, et viennent contribuer à ce qu’on appellera l’Œuvre, somme toujours en mouvement des œuvres originales et des œuvres traduites, à la fois origine et objectif d’une œuvre. L’Œuvre mishimienne invite ainsi à prolonger la spéculation benjaminienne sur la traduction, à réévaluer la traduction-relais, et à penser la mondialisation comme un phénomène hétérogène, combinant simplification et pluralisation.