Thèse soutenue

La crise syrienne (2011-2021) : essai d'interprétation : Economie, Histoire et Société

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Auteur / Autrice : Akram Kachee
Direction : Jérôme Maucourant
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance le 14/12/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....) - Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : Jérémy Jammes
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Paoli
Rapporteur / Rapporteuse : Bariş Erdoğan, مريام كاتوس

Résumé

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Cette thèse s’attache à l’étude de la crise que traverse la Syrie depuis le début du mouvement de contestation qui a émergé en 2011, dans le contexte de ce que l’on a nommé les « printemps arabes ». Des apports issus de différents champs des sciences humaines et sociales sont mobilisés pour tenter de replacer cette crise dans le contexte historique, politique, social et économique qui l’a vue naître. Des entretiens menés avec différents acteurs et actrices en langue arabe (arabe dialectal syrien), des textes législatifs, des repères statistiques sont, entre autres, à l’appui de ce travail, le recueil de ces données dans un contexte de violence étant questionné comme un élément constitutif du corpus. La trajectoire historique de la jeune nation syrienne ainsi que celle du parti Baath au pouvoir depuis 1963 sont étudiées comme contribuant à former la trame dans laquelle s’inscrivent les événements. Il s’agit également de tenter de décrire les mutations socio-économiques traversées par la société syrienne dans la décennie 2000-2010, soit à compter de l’accession au pouvoir de Bachar al-Assad. Avant même l’année 2011, l’économie politique a en effet préfiguré la manière dont s’est recomposée une économie de guerre qui n’est pas sans liens avec les réseaux extrêmement complexes préexistant à la crise. L’objet d’étude, un soulèvement qui connaît une évolution vers la violence, puis vers la guerre est également questionné sous l’angle des grilles de lectures et approches épistémologiques appliquées à son étude et à sa description. Ce travail articule aussi l’étude des mutations sociales et économiques ayant impacté la société syrienne, à celle des espaces périurbains, scènes sur lesquelles la violence s’est déployée avec une acuité particulière dès le début du mouvement. L’étude de la genèse des mouvements armés d’opposition au régime ayant pris corps dans ces zones, en marge des grandes agglomérations, permet à la fois de poser la pertinence de l’échelle locale dans l’étude de la crise, mais également de regarder en détails les mécanismes conduisant à la militarisation. D’autres formes d’oppositions, opposition politique, et Conseils locaux sont également étudiés pour comprendre comment elles ont émergé et comment elles se sont déployées avant un relatif repli face à la prééminence du conflit armé. L’itinéraire de quelques-unes des principales villes syriennes dans le soulèvement, puis dans la guerre, apporte également des éléments permettant de regarder comment la crise s’est actualisée de manière singulière sur les scènes locales, en lien avec l’histoire de chacun de ces territoires.