Thèse soutenue

Analyse des liens entre anxiété-trait, croyances métacognitives, régulation des émotions et fonctions exécutives : Implications pour la réussite scolaire à travers des interventions

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Auteur / Autrice : Francois-Xavier Cécillon
Direction : Rébecca Bègue-ShanklandMartial MermillodJean-Philippe Lachaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 28/11/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Développement, Individu, Processus, Handicap, Education
Jury : Président / Présidente : Édouard Gentaz
Examinateurs / Examinatrices : Rébecca Bègue-Shankland, Jean-Philippe Lachaux
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Congard, Sarah Le Vigouroux

Résumé

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De nombreuses théories ont émergé pour expliquer l'anxiété liée aux performances, sans consensus. Certains chercheurs, comme Eysenck (1982), ont étudié l'anxiété de trait, qui engendre des inquiétudes face aux menaces potentielles, ainsi que les fonctions exécutives (FE), cruciales pour l'apprentissage et la réussite académique (Best et al., 2011).Nous avons focalisé notre intérêt sur les mécanismes sous-jacents de cette anxiété, liée aux FE et à la réussite académique. La Théorie du Contrôle de l'Attention (ACT ; Eysenck et al., 2007) suggère que les individus anxieux peuvent adopter un traitement perturbateur pendant une tâche, pouvant être corrigé par des stratégies compensatoires. Ces stratégies sont influencées par les méthodes de régulation émotionnelle de l'individu, étant donné les similitudes entre les FE et la régulation émotionnelle. Les facteurs déterminant le choix de ces stratégies restent inexplorés, mais la théorie de Wells et Matthews (1994) offre des pistes. Après avoir introduit nos variables d'intérêt, notre objectif était de modéliser la relation entre l'anxiété de trait, les croyances métacognitives, la régulation émotionnelle, les FE et la réussite académique. Deux études ont révélé des corrélations fortes entre l'anxiété de trait, les stratégies inappropriées de régulation émotionnelle (SREi) et les croyances métacognitives chez les adolescents et les étudiants. Les croyances métacognitives et les SREi expliquaient l'anxiété de trait chez les adolescents, influençant les comportements liés aux FE, et impactant la réussite académique. Bien que ce modèle n'ait pas pu être validé avec des mesures de performances des FE chez les adolescents, les corrélations entre l'anxiété, les croyances et les SREi sont restées solides. Cette étude a apporté de nouvelles perspectives sur l'implication de l'anxiété et de ses corrélats (SREi et croyances métacognitives) au niveau réflexif. L'ACT prévoit des conséquences au niveau algorithmique, telles qu'une augmentation des temps de réponse, mais n'avait pas anticipé l'impact des décisions, des jugements et des croyances lors d'une tâche de mémoire de travail. Nous avons étudié ces impacts dans des tâches moins fréquemment explorées, telles que la mémoire des chiffres et la tâche n-back. Cette première partie préparait la seconde en examinant les variables liées à l'anxiété, leur impact sur les performances cognitives et académiques, et en identifiant les échelles et les tests pour optimiser le fonctionnement cognitif et émotionnel.Nous avons ensuite concentré nos efforts sur des interventions pour réduire l'impact de l'anxiété sur les FE et la réussite académique. En transformant les croyances métacognitives et en promouvant des SRE adaptées, nous avons utilisé deux programmes : Mindful'Up (Siaud-Facchin, 2014) combinant pleine conscience et psychologie positive, et ATOLE (Attentif à l'écOLE ; Lachaux, 2014) utilisant la psychoéducation et l'entraînement de l'attention. Nous attendions du programme Mindful'Up une amélioration des FE, une augmentation de la réussite académique en réduisant les croyances métacognitives dysfonctionnelles, l'anxiété et les SREi, tandis que le programme ATOLE devait améliorer les FE et la réussite académique sans altérer l'anxiété, les croyances ou les SREi. Nous avons inclus un groupe de contrôle passif pour vérifier la spécificité des effets. Les résultats quantitatifs dans le milieu scolaire, avec 49 participants dans le groupe Mindful'Up, 42 dans le groupe ATOLE et 24 dans le groupe témoin, n'ont montré aucun changement significatif entre les trois groupes.