Thèse soutenue

Étude sur l'épistémologie naturalisée de Hermann von Helmholtz et Friedrich-Albert Lange dans la seconde moitié du XIXe siècle et ses analogies argumentaires avec l'épistémologie naturalisée de W.V.O. Quine au XXe siècle

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Auteur / Autrice : Samuel Descarreaux
Direction : Christophe BouriauPaul Rusnock
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 11/12/2023
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec Université d'Ottawa
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archives Henri Poincaré- Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies (Nancy ; Strasbourg ; 2018-....)
Jury : Président / Présidente : Paul Clavier
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Bouriau, Paul Rusnock, Lydia Patton, Arnaud Dewalque, Isabelle Thomas-Fogiel, Gerhard Heinzmann, Patrice Philie
Rapporteur / Rapporteuse : Lydia Patton, Arnaud Dewalque

Résumé

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Cet ouvrage est consacré au kantisme non orthodoxe de Friedrich-Albert Lange (1828-1875) et Hermann von Helmholtz (1821-1894) développé dans la seconde moitié du XIXe qui propose une révision psychophysique de l'épistémologie kantienne. On affirme que ce procédé n'aboutit pas à une réduction psychologique de la connaissance qui aurait pour conséquence d'éliminer une objectivité judicative (contrairement à ce que prétendent plusieurs commentateurs) ; en revanche, ce procédé apporte des modifications significatives aux conditions de possibilité nécessaires et universelles de l'expérience qui légitiment chez Kant une objectivité judicative. On démontre que l'épistémologie développée par ces deux auteurs peut être qualifiée de « naturalisme méthodologique » et partage avec l'épistémologie naturalisée développée au XXe siècle par Willard von Orman Quine (1908-2000) une série de stratégies argumentaires analogues qui expliquent essentiellement « how evidence relates to theory, and in what ways one's theory of nature transcends any available evidence. » (Quine, 1969, 83) Ainsi afin de soutenir qu'il existe une telle épistémologie naturalisée au XIXe siècle, on divise l'ouvrage en trois parties. La première section (chapitres premier et deuxième) introduit le concept de « naturalisme épistémologique » et étudie ses conséquences doctrinales et conceptuelles. La seconde section (chapitres troisième, quatrième et cinquième) argumente que l'inscription de l'épistémologie kantienne dans un cadre conceptuel naturalisé n'implique pas l'élimination d'une réflexion de second ordre sur les raisons qui légitiment une objectivité judicative au profit d'une simple étude des causes psychophysiques de la perception et des jugements qui s'y rapporte. La troisième section (chapitres sixième et septième) est consacrée à la question de l'objectivité des jugements logico-mathématiques et plus particulièrement à leur signification intuitive dans le cadre de l'expérience psychophysique. À partir de ces trois sections, on prétend pouvoir démontrer que l'épistémologie naturalisée de Helmholtz, Lange et Quine mobilise des stratégies argumentaires structurellement analogues malgré des contextes historiques et conceptuels radicalement différents. On retrouve à la fin de chaque section des remarques conclusives comparatives qui mettent en valeur (autant que faire se peut) ces stratégies argumentaires analogues utilisées au XIXe et au XXe siècle.