Thèse soutenue

Gérer les flux de voyageurs en gare : de l’observation au contrôle en passant par la simulation

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Auteur / Autrice : Capucine-Marin Dubroca-Voisin
Direction : Fabien Leurent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Transport
Date : Soutenance le 30/01/2023
Etablissement(s) : Marne-la-vallée, ENPC
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Ville, mobilité, transport (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
Jury : Président / Présidente : Cristiana Mazzoni
Examinateurs / Examinatrices : Fabien Leurent, Bertrand Maury, Flore Vallet, Charles Tijus, Nadir Farhi
Rapporteurs / Rapporteuses : Bertrand Maury, Flore Vallet

Résumé

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En territoire métropolitain, le transport ferroviaire se développe de façon importante, permettant de transporter une importante masse de voyageurs à haute fréquence (mass transit). Mais des incidents liés aux flux peuvent dégrader la qualité de service, retarder les trains, ou même mener à des mouvements de foule extrêmement dangereux. Comment la gestion des flux en temps réel peut-elle contribuer à une meilleure qualité du transport ferroviaire en zone dense ?Positionnée en tant que recherche orientée vers l’action, cette thèse vise à donner un cadre utilisable en contexte opérationnel. Ses résultats ont vocation à être testés par l’implémentation réelle du système proposé. La gare est un système complexe où coexistent des intérêts différents liés aux flux, qui peuvent être affectés par toute intervention de gestion des flux. Le chapitre 1 propose donc une analyse systémique de la gare. Il met également au jour des boucles de rétroaction et des moyens pour maîtriser celles-ci. L’enjeu de gestion des flux est de premier ordre pour un opérateur de mass transit comme la SNCF, mais la complexité de celle-ci représente un obstacle. Les fonctionnements de l’entreprise, analysés au chapitre 4, attestent que la prise en compte des flux reste partielle et manque d’outils, théoriques comme opérationnels. L’analyse des enjeux présentée dans le chapitre 5 replace la gestion des flux dans un contexte plus global, en identifiant cinq enjeux majeurs : sécurité, confort, performance, relation à l’environnement urbain et accessibilité. Se pose également la question de la rentabilité, qui pourrait être obtenue par le report d’investissement que permet une meilleure gestion dynamique. Les leviers de gestion des flux sont nombreux mais encore insuffisamment discernés. Le chapitre 6 vise à mieux les définir et à les classer. Il se concentre sur des leviers actionnables en contexte opérationnel en gare, avec des décisions prises en temps réel. Huit leviers sont utilisables dans notre contexte d’étude, par exemple l’inversion d’escaliers mécaniques ou l’utilisation de signalétique dynamique. Simuler ces leviers peut déjà permettre de connaître leur efficacité potentielle en temps réel. Sur la base d’une analyse poussée des solutions de modélisation piétonne (chapitre 3), un simulateur est choisi puis utilisé afin de mesurer les effets en gare des différents leviers. Les résultats (chapitre 7) montrent que chaque levier peut améliorer la gestion des flux selon certains indicateurs (densité, temps de parcours, temps d’embarquement) mais en dégrade alors d’autres. Le choix des leviers est donc très dépendant des objectifs opérationnels. Le chapitre 8 esquisse les contours d’une gouvernance de la gestion des flux. Une telle gouvernance, en impliquant les différents acteurs, pourrait servir une appropriation de la gestion des flux par les voyageurs eux-mêmes. Nous proposons notamment une méthode ludique, qui permet à chaque acteur d’expliciter ses priorités et d’aboutir à un fonctionnement consensuel. Notre analyse (chapitre 2) confirme que la mesure du flux est complexe, mais que certaines solutions récentes de mesure dynamique sont à présent matures. Cela pourrait permettre la mise en place un système opérationnel de gestion des flux. Néanmoins, l’éventualité d’un « cygne noir » (événement très improbable, mais d’impact exceptionnel, et qui a tendance à être sous-évalué dans l’analyse des risques) incite à ne pas placer les acteurs dans une situation de dépendance à ce système. Une telle dépendance peut être réduite par un système centré sur la formation et l’acquisition de connaissances. Nous proposons (chapitre 9) une architecture modulaire, permettant la création d’un système de gestion des flux qui soit à la fois un outil de formation, un outil apprenant, un outil de gouvernance et un outil de prise de décision.