Thèse soutenue

Usage des ressources documentaires et modélisation des pratiques d’enseignement-apprentissage de l’histoire en classe de 6e en République Centrafricaine

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Auteur / Autrice : Bruno Sokola
Direction : Didier CariouMonique LoquetMaël Le Paven
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Didactique de l'histoire
Date : Soutenance le 18/12/2023
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : Éducation, langages, interactions, cognition, clinique, expertise (Rennes ; 2022-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur l'éducation, les apprentissages et la didactique (Rennes)
Jury : Président / Présidente : Sylvain Doussot
Examinateurs / Examinatrices : Didier Cariou, Monique Loquet, Maël Le Paven, Sylvain Doussot, Marc-André Éthier, Marie Toullec-Théry
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc-André Éthier, Marie Toullec-Théry

Résumé

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Notre travail en didactique de l’histoire s’inscrit dans le cadre de la théorie de l’action conjointe en didactique (Sensevy, 2011 ; Collectif Didactique pour Enseigner, 2019) et de l’approche documentaire du didactique (Gueudet & Trouche, 2008, 2010). Il porte sur la mobilisation des ressources documentaires durant la préparation et l’enseignement de trois leçons d’histoire de l’Égypte antique, en classe de sixième en Centrafrique. L’étude présente, dans un premier temps, la pratique usuelle de préparation de séance et d’enseignement par deux professeurs d’histoire-géographie (P1 et P2). Afin de surmonter les difficultés liées au manque de manuels et de ressources documentaires, le travail documentaire des professeurs se concrétise par la réalisation de croquis de cartes (pour P1), et la reproduction (scan et impression en format A3) d’images se trouvant dans des manuels scolaires (pour P2). Ces documents sont ensuite introduits dans les leçons. Ils constituent un support matériel sur lequel s’appuient les leçons, mais ne sont pas toujours pourvoyeurs de signes pertinents pour les élèves. C’est pourquoi, dans un second temps, nous mettons en place un dispositif de travail en commun avec un autre professeur (P3). Il s’agit de montrer comment un travail mené à la fois par le chercheur et les professeurs d’histoire-géographie de Centrafrique peut leur permettre de dépasser les difficultés qu’ils rencontrent dans la mobilisation des ressources documentaires lors de la préparation de leur enseignement. Pour cela, nous avons co-construit avec P3 une séance inédite sur l’histoire des pharaons noirs d’Égypte, à partir de ressources téléchargées sur l’internet (une image du roi Taharqa, pharaon d’Égypte et une carte du royaume égyptien sous son règne). La séance co-préparée a été ensuite mise en oeuvre en classe par P3. L’analyse de cette séance met en évidence un milieu didactique riche au plan épistémique, bien que le matériel disponible soit limité. Dans ce contexte, les élèves font appel à des connaissances spontanées, à la fois d’origine scolaire, propre à leur mémoire scolaire, et socio-culturelle, liées à leurs expériences de vie personnelle, familiale, et de tradition ethnique. Les élèves mobilisent ces connaissances pour tâcher de répondre aux attentes du professeur (parfois sans parvenir à produire la réponse attendue) et interpréter les problèmes posés. Le professeur s’appuie sur ces connaissances antérieures pour les amener à acquérir des s avoirs nouveaux, dans des jeux d’apprentissage sous forme dialoguée. Ces jeux conduisent les élèves à enquêter sur la pertinence de leurs réponses aux questions posées par P3 à partir des documents étudiés. La sollicitation de certains savoirs socio-culturels, présents dans le déjà-là des élèves, favorise l ’acquisition en histoire des savoirs nouveaux.