Thèse soutenue

Cohorte prospective de 470 patients atteints de Carcinome Adénoïde Kystique de la tête et du cou inclus dans la base du REFCOR : Analyse pronostique et évaluation des stratégies thérapeutiques

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Auteur / Autrice : Sarah Atallah
Direction : Bertrand BaujatAnne Auperin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - recherche clinique
Date : Soutenance le 27/09/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Joseph Gligorov
Examinateurs / Examinatrices : Béatrix Barry, Fabrice Carrat, Sébastien Vergez
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrix Barry, Fabrice Carrat

Résumé

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Introduction : Le carcinome adénoïde kystique (CAK) est un cancer rare survenant à tout âge avec une prédominance féminine. Aucun facteur de risque n'est connu. Bien que de croissance lente, il se caractérise par des récidives multiples et tardives. La chirurgie suivie de radiothérapie (RT) est le gold standard, mais la nécessité d'un curage cervical prophylactique (CC) ou d'une RT adjuvante chez les petits stades restent débattus. Les traitements des stades inopérables ou métastatiques restent du domaine de la recherche clinique. Le Réseau d'Expertise Français des Cancers Orl Rares (REFCOR) gère une base de données à partir de laquelle a été constituée la cohorte de CAK étudiée. Après une revue systématique sur les traitements aux stades récidivants ou métastatiques, les objectifs de cette thèse ont été d'étudier :Axe 1 : Les caractéristiques épidémiologiques de la population et les facteurs pronostiques.Axe 2 : L'influence du CC sur la Survie sans évènement (SSE) chez les patients cN0.Axe 3 : L'influence sur la SSE d'une radiothérapie post - opératoire (RT) chez les patients T1-T2 N0.Matériel et méthodes : Une cohorte prospective multicentrique a été constituée de 2009 à 2018. Les analyses ont été menées sur logiciel R après un contrôle qualité des données.Axe 1 : Le critère de jugement principal était la SSE.Axe 2 : Parmi les patients cN0 M0 opérés, une comparaison de la SSE entre les groupes ayant reçu ou non un CC (CC+/CC-) a été réalisée par score de propension.Axe 3 : Parmi les patients T1-T2 N0 M0, opérés, une comparaison de la SSE entre les groupes ayant bénéficié ou non d'une RT a été réalisée par score de propension.Résultats : Axe 1 : Sur 470 patients : âge moyen = 55 ans ; 59,4 % de femmes ; 60 % des tumeurs localisées aux glandes salivaires accessoires ; 58 % de stades T3 T4 ; 89 % cN0 ; 21 % grade III histologique. Les taux de survie globale, sans récidive, sans métastase et SSE à 5 ans étaient respectivement 85 %, 64 %, 62 % et 50 %. Après ajustement, l'âge ≥ à 65 ans, l'IMC < 16,5 et l'envahissement ganglionnaire cN+ sont les facteurs de mauvais pronostic identifiés.Axe 2 : Sur 322 patients cN0, 46 % ont eu un CC. Parmi eux, 7 présentaient un envahissement ganglionnaire histologique. Après score de propension, la durée médiane de SSE des patients CC+ était de 72 mois (intervalle de confiance (IC à 95 % [48-81]), contre 73 mois (IC 95 % [52-85]) pour les patients CC- (HR = 1,33 ; IC 95 % [0,82-2,16] ; p = 0,2).Axe 3 : Sur 115 patients T1-T2, 64 % ont eu une RT. Après score de propension, le taux de SSE à 4 ans du groupe RT était de 72 % [0,58 - 1] versus 50 % [0,30 - 0,84] pour le groupe sans RT (HR = 1,67 ; IC 95 % [0,24 - 1,5] ; p = 0,3). Conclusion :L'âge, l'IMC et le stade N sont les principaux facteurs de mauvais pronostic sur la SSE. La réalisation d'un CC chez les patients cN0 n'apporte pas de bénéfice en SSE ce qui suggère d'y surseoir. La RT post-opératoire à modulation d'intensité est le traitement de référence. A propos de son indication dans les petits stades, il existe une tendance à une meilleure SSE chez les patients T1T2N0 ayant bénéficié d'une RT post-opératoire. Il n'y a actuellement aucun consensus sur un schéma de chimiothérapie ou de thérapies ciblées dans le CAK. Les mutations MYB-NFIB, Notch 1 offrent des opportunités thérapeutiques. L'ouverture d'un espace Jupyter dédié au sein de l'entrepôt de données de santé APHP grâce à des fonds européens obtenus via le réseau EURACAN nous donne une belle perspective pour la recherche sur les cancers rares et en particulier le CAK.