Thèse soutenue

Représentations cognitives et langage spatial : regards croisés entre français, anglais et néerlandais

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Megane Lesuisse
Direction : Maarten Lemmens
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et Littératures Anglaises et Anglo-Saxonnes
Date : Soutenance le 06/09/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord) - Savoirs- Textes- Langage (STL) - UMR 8163 / STL
Jury : Président / Présidente : Aliyah Morgenstern
Examinateurs / Examinatrices : Laura Carlson, Efstathia Soroli
Rapporteurs / Rapporteuses : Benjamin Fagard, Henriëtte Hendriks

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse étudie l'influence de la langue sur la conceptualisation d'événements de localisation (ex., la bouteille sur la table) en français, anglais et néerlandais. Ces trois langues diffèrent grandement quant aux aspects de l'événement exprimés par le marqueur verbal locatif et peuvent notamment être situées sur un continuum pour l'expression de la position de la Cible (l'objet localisé) par rapport au Site (l'objet de référence). D'un côté, en néerlandais, les événements de localisation statique sont habituellement encodés via l'utilisation des verbes de posture cardinaux (VPCs) (liggen ‘être allongé', staan ‘être debout', et zitten ‘être assis') qui expriment la disposition de la Cible (ex., de fles staat op de tafel ‘la bouteille est debout sur la table'). A l'opposé, le français n'utilise pas ces VPCs (être allongé, être debout, être assis) comme marqueurs locatifs et privilégie habituellement la copule neutre être laissant ainsi les nuances relatives à la position de la Cible inexprimées. L'anglais se situe entre les deux extrêmes: si la copule neutre be ‘être' est généralement préférée, les VPCs sont parfois utilisés en raison d'une certaine “prédisposition dormante” à leur utilisation comme marqueurs locatifs (Lesuisse & Lemmens, 2018). Notre étude confirme les préférences typologiques via deux tâches verbales (discours auto-orienté et interactif) et prouve l'impact significatif de ces différences inter-linguistiques sur la perception et la conceptualisation des événements de localisation dans et au-delà de l'utilisation de la langue. Le paradigme expérimental s'appuie notamment sur l'oculométrie comme fenêtre sur l'esprit des locuteurs et montre comment l'exploration visuelle d'un même événement diffère selon les langues mais aussi selon les contextes verbaux et non-verbaux.