Philippe V, roi des Macédoniens (221-179 a.C.) : étude numismatique et historique
Auteur / Autrice : | Pierre Bourrieau |
Direction : | Catherine Grandjean |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 26/11/2022 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités et Langues (Centre-Val de Loire ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre tourangeau d'histoire et d'étude des sources (Tours, Indre-et-Loire) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Legras |
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Suspène, Olivier Picard, Pierre-Olivier Hochard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bernard Legras, Frédérique Duyrat |
Résumé
Le règne de Philippe V, roi des Macédoniens (221-179 a.C.) est connu pour ses exploits et ses revers guerriers comme pour la diversité de son monnayage. L'étude charactéroscopique du monnayage royal de Philippe V repose sur un large corpus de monnaies d'or, d'argent et de bronze. L'examen des liaisons de coin indique l'ampleur de chacune des séries monétaires. Il est ainsi possible de reconstituer l'histoire monétaire du règne et le fonctionnement de l'atelier monétaire comme institution : la numismatique devient alors une source à part entière. Elle offre par conséquent l'occasion de compléter les apports récents de l'épigraphie et d'ouvrir des perspectives historiques nouvelles sur l'histoire d'un règne largement dominée par le récit de Polybe. L'histoire du monnayage incite notamment à considérer combien le statut d'héritier joua un rôle dans une βασιλεία marquée d'une double tradition royale, des Argéades aux Antigonides. Ce monnayage ne contribua que partiellement à financer les guerres de Philippe V, mais il invite à interroger leur nature impérialiste. C'est par ailleurs l'occasion de réexaminer la question de la domination sur les territoires occupés, comme un rêve d'empire (ἀρχή) inachevé. Enfin, la défaite de Cynoscéphales (197) et les réformes entreprises à la fin du règne gagnent à être confrontées à l'étude charactéroscopique, qui suggère de relativiser la gravité de la situation financière et le succès des réformes entreprises. Le monnayage royal mis ainsi permet ainsi de nuancer le portrait du roi devenu tyran initié par Polybe, pour interroger l'institution royale dans la Macédoine hellénistique à travers le prisme d'un règne désormais bien renseigné.