Le sujet en question invite à analyser les rapports culturels et religieux existant entre le monde grec et l'Afrique. L'époque archaïque, marquée par une impressionnante vague de colonisation grecque, a mis la culture hellénique en contact avec tout le bassin de la Méditerranée et au-delà, notamment avec l'Afrique, plus particulièrement avec l'Égypte et la Libye antiques. Aussi convient-il d'étudier les modes d'implantation de la religion grecque (mythologies, cultes, temples, divinités, épiclèses, personnel, calendrier) dans ces régions, au contact des religions africaines plus anciennes, en s'intéressant aux rites, aux syncrétismes, aux interprétations et aux acculturations qui en ont découlé. Pour certains auteurs en effet, les dieux grecs et égyptiens étaient les mêmes, seules les appellations variant d'un milieu à un autre, appréciation qui mérite d'être approfondie et nuancée selon les lieux et les époques. Dans cette optique, la zone d'étude portera avant tout sur les régions de contact : Libye (Cyrénaïque surtout), en rapport avec les Grecs de Grèce, de Crète, de mer Égée (notamment Délos), de Sicile, d'Italie du Sud, d'Anatolie ou du Proche-Orient. Les succès des cultes d'Isis ou d'Ammon bien au-delà de l'Égypte constituent des exemples célèbres. La religion grecque a exercé aussi bien qu'elle a subi des influences culturelles en Afrique. Dès lors, comment une mixité culturelle s'est-elle manifestée ? Quelles furent les influences subies, les influences exercées ? Afin de répondre à ces questions de manière documentée et synthétique, l'étude portera sur les sources littéraires, épigraphiques (spécialement les dédicaces), numismatiques et archéologiques (sanctuaire, autels, matériel cultuel), du cœur de l'époque archaïque grecque à la fin de l'époque hellénistique.