L'acceptation des dispositifs technologiquesd'auto-production par le consommateur : une approche par l'empowerment psychologique
Auteur / Autrice : | Virginie Schweitzer |
Direction : | Françoise Simon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 21/06/2022 |
Etablissement(s) : | Mulhouse |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Augustin Cournot (Strasbourg ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches en gestion des organisations (CREGO) (Dijon) - Centre de Recherche en Gestion des Organisations / CREGO |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Depuis la pandémie de la Covid19, le déploiement de dispositifs technologiques de self-service s’est accéléré. Dans la littérature francophone, Cova et al. (2013) ont conceptualisé ces dispositifs sous le terme de technologies d’auto-production « dirigée », insistant sur les transferts plus ou moins imposés de tâches opérés par les entreprises. Parmi les consommateurs, ces dispositifs technologiques d’auto-production font l’objet de représentations positives liées notamment à la possibilité de développer son autonomie, mais également de représentations négatives de déshumanisation ou de perte de contrôle sur sa vie privée lorsque ces technologies nécessitent le partage de données personnelles de consommation. Ces représentations ambivalentes du client invitent à investiguer leur impact sur l’utilisation de ces technologies. Le présent travail doctoral, positionné en prolongement de la littérature sur le self-service technologique, mobilise pour la première fois le concept d’empowerment psychologique pour traiter de la question de l’acceptation des ces technologies. Deux terrains sont investigués: les dispositifs de self-service en grande distribution (ex : self-scanning) qui délèguent une tâche équivalente à celle qui pourrait être réalisée par un employé, et les dispositifs de self-service avec feedback intelligent (ex : compteur électrique intelligent) qui permettent un enrichissement du service, bien que limité, par la transmission au client d’un feedback sur sa consommation. Une méthodologie mixte permet dans une première phase exploratoire de collecter des données qualitatives et quantitatives en vue d’enrichir la conceptualisation de l’empowerment par la prise d’aspects relationnels. Après une seconde phase de la recherche visant à mieux caractériser la catégorie des technologies de self-service reposant sur le suivi intelligent, une troisième phase de nature explicative introduit la notion de « chaîne de formation » de l’empowerment psychologique et capture ses effets sur l’acceptation de ces technologies. Les résultats font émerger une conceptualisation enrichie de l’empowerment psychologique autour des trois niveaux du concept de soi et soulignent le rôle des représentations sociales dans la construction de l’empowerment des consommateurs. Nous montrons que la prise en compte des facettes sociales de l’empowerment psychologique est pertinente pour rendre compte des représentations paradoxales des consommateurs vis-à-vis des technologies d’auto-production dirigée. Enfin, après avoir introduit une nouvelle catégorie de dispositifs technologiques d’auto-production dirigée reposant sur le suivi intelligent, nous montrons que l’intention d’utiliser ces dispositifs est largement expliquée par la chaîne générative des représentations d’empowerment psychologique.En mobilisant le concept d’empowerment psychologique, cette thèse se propose d’enrichir sa conceptualisation dans le champ du marketing et d’offrir un nouvel éclairage aux recherches existantes sur l’acceptation des technologies de self-service, et plus largement des objets « intelligents ». Elle s’adresse également aux managers désireux d’installer des dispositifs technologiques d’auto-production, en leur suggérant de prendre en compte l’empowerment psychologique lors de la conception de ces dispositifs, ainsi que dans la création de leurs campagnes de communication. Nous espérons également renouveler les méthodes traditionnellement utilisées dans la recherche en marketing en combinant des méthodes d’analyse des données moins utilisées telles que la lexicométrie, les représentations sociales et la revue de littérature interprétative.