Thèse soutenue

L'esprit de finesse khaldounien dans le Livre de la guérison (Shifâ' al-sâ'il li-tahdhîb al-masâ'il), traité sur l'intériorité de la charia et le combat dans l'âme (jihâd al-nafs) selon la loi morale (fiqh al-bâtin) : commentaire et traduction du nouveau manuscrit de Princeton

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Auteur / Autrice : Francoise Bienfait-Aureal
Direction : Floréal Sanagustin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique et Littérature Arabe
Date : Soutenance le 15/12/2022
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions, corpus, apprentissages et représentations (Lyon, Rhône ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Saba Farès
Examinateurs / Examinatrices : Salah Trabelsi, Abdesselam Cheddadi
Rapporteurs / Rapporteuses : Mai Lequan, Gabriel Martinez-Gros

Résumé

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La sagesse est ce qui sauve l’homme du néant de la mort, chez le grand sage médiéval Ibn Khaldûn dans Le Livre des Exemples (Kitâb al-‘Ibar) à la renommée mondiale. Il poursuit sa sagesse dans ce livre moins connu, mal jugé, que nous retraduisons d’après l’original La guérison du questionneur pour l’affinement de l’esprit et des mœurs. Le tome I est la traduction du manuscrit inédit, analysé dans le tome II comme la meilleure leçon rendant incontournable sa retraduction anglaise et sa réédition arabe.Nous révélons le signe autographe qui confirme sa paternité.Quant au message, il porte moins sur le soufisme que sur le bonheur, le sens de la vie et l’intériorité de la charia : la loi morale dont il établit la jurisprudence (fiqh al-bâtin). Par le combat dans l’âme (jihâd al-nafs) en trois étapes, les stations islâm, imân, ihsân, l’homme moral élargit son intériorité et guérit les maux de son âme. Le devoir moral est la réitération en tout acte de l’accord (ittifâq) entre les intentions et les gestes, dans l’alignement sur la Vérité – accord qui remonte au pacte originel de l’amâna appelé bienfait divin et assimilé à l’âme dans l’exégèse coranique que l’on doit aux fonctions d’imam et de grand cadi de l’auteur. C’est aussi sa profession qu’il veut guérir, par la loi morale, de l’excès de droit dont il la voit souffrir. Il s’exprime sur des sujets parfois inattendus, comme le genre littéraire de la correspondance mystique, dont il démontre l’inutilité, ou l’objet du langage, ou encore ce qu’il appelle « le sens figuré de proximité ». Ce traité moral revêt une importance capitale dans l’histoire des idées.