Quand l’économie sociale et solidaire rencontre la libération d’entreprise. Entre commun et agonisme : une analyse démocratique de deux organisations alternatives
Auteur / Autrice : | Kévin Pastier |
Direction : | François Silva |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion et du management |
Date : | Soutenance le 07/11/2022 |
Etablissement(s) : | Paris, HESAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Abbé Grégoire (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Dispositifs d'information et de communication à l'ère numérique (Paris) - Dispositifs d'Information et de Communication à l'Ère du Numérique - Paris Île-de-France / DICEN-IDF |
établissement de préparation de la thèse : Conservatoire national des arts et métiers (France ; 1794-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jacques Igalens |
Examinateurs / Examinatrices : François Silva, Jacques Igalens, Philippe Eynaud, Aline Scouarnec, Sylvie Parrini-Alemanno, Nadine Richez-Battesti | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Eynaud, Aline Scouarnec |
Résumé
Cette recherche porte sur l’association de deux objets de gestion : l’entreprise de l’ESS, à la gouvernance démocratique, et l’entreprise libérée, prônant une organisation managériale libératrice et émancipatrice. Alors que le fonctionnement démocratique de la première semble condamner à la dégénérescence par la littérature, nous montrons que ce déterminisme s’appuie sur un impensé : une organisation démocratique du travail. Parallèlement, l’entreprise libérée, dernière mode managériale contemporaine, est amplement critiquée par la littérature scientifique. En particulier, nous montrons que ses partisans se sont contentés d’une « libération » de l’organisation du travail. Il existe de fait un plafond de verre de la gouvernance d’entreprise. Ces deux catégories organisationnelles semblent donc complémentaires et leur association constitue une réunion originale pour repenser l’organisation et la gestion de l’entreprise. Pour étudier le potentiel démocratique de cet objet de gestion unique, cette recherche mobilise une double approche théorique démocratique : les communs et l’agonisme. D’un point de vue empirique, nous nous appuyons sur une étude de deux cas d’entreprise : un supermarché coopératif, mettant en place une organisation sociocratique et holacratique, et une entreprise sociale du secteur de l’aide à domicile, entreprise commerciale de l’ESS organisée par équipe autonome. Cette thèse propose une triple contribution. Tout d’abord, nous analysons le potentiel démocratique d’une ouverture de la gouvernance au sein de l’entreprise libérée. Ensuite, nous contribuons à approfondir le fonctionnement démocratique des entreprises de l’ESS. Plus précisément, cette thèse permet de réexaminer la théorie de la dégénérescence. Enfin, nous dévoilons des conditions, des effets et des enjeux d’une démocratisation organisationnelle de l’entreprise.