Thèse soutenue

Les préfigurations de la mort comme sujet : le Lazare de Blanchot

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Auteur / Autrice : Mayara Dionizio
Direction : Christophe BidentAndré de Macedo Duarte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance le 21/10/2022
Etablissement(s) : Amiens en cotutelle avec Universidade federal do Paraná (Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en arts et esthétique (Amiens ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Maxime Decout
Examinateurs / Examinatrices : Leslie Hill, Jérémie Majorel, Ana Kiffer, Cassiana Stephan
Rapporteurs / Rapporteuses : Maxime Decout, José Fernandes Weber

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Tout au long de l'œuvre blanchotienne, l'apparition du personnage de Lazare est remarquable. Figurant une autre version du Lazare biblique, ce personnage préfigure la mort elle-même, comme sujet et objet d'elle-même, en ressuscitant à la mort et non à la vie. De sa première apparition, dans Thomas l'Obscur (1941) à sa dernière, dans "Le grand refus" (1959), Lazare concentre en lui – outre les questions pertinentes sur la mort dans son rapport au hors-sens et les mutations propres à la parole littéraire – plusieurs des réflexions centrales de l'œuvre de Blanchot : le neutre, l'expérience, la nuit, l'énigme, le travail, l'altérité et la communauté. Je me tourne ainsi vers les œuvres dans lesquelles la présence de Lazare est toujours annoncée alors que l'enjeu est la parole dans son ambivalence affirmative/négative, évoquant ainsi la résurrection comme opération littéraire. Ces passages se présentent comme une carte dans l'œuvre de Blanchot, qui fonctionne comme un guide, pour moi, et selon lequel je couds le tissage du présent texte. Après avoir délimité ces passages, je me consacre à étudier la fortune critique et littéraire de l'œuvre de Blanchot dans cette perspective lazareenne. A partir de là, j'établis des chemins par lesquelles je retrouve Lazare chez Blanchot et, au-delà de ces traces, je formule et situe des concepts, parfois les miens, pour penser ce personnage. Concepts qui dialoguent et partent de la marche du personnage – soit à partir de la notion de pas, soit de la façon dont Lazare marche dans l'œuvre de Blanchot – et qui se rattachent, enfin, aux notions de vagabondage, d'étranger, d'immigré, entre autres groupes marginalisés. Des groupes qui constituent, dans ce travail, ce que j'appelle, à partir de la lecture critique de l'argument de la communauté blanchotienne, la communauté lazareenne. Par conséquent, dans ce travail, j'analyse toutes ces perspectives inscrites sous ce Lazare, en les situant dans leur caractère politique, artistique, aphoristique et toujours, toujours sous les dimensions performatives de la parole littéraire