Développement de modèles dynamiques pour la simulation aux grandes échelles de la combustion turbulente non-prémélangée
Auteur / Autrice : | Giunio De Luca |
Direction : | Denis Veynante, Thomas Schmitt |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Combustion |
Date : | Soutenance le 21/06/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences mécaniques et énergétiques, matériaux et géosciences (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'énergétique moléculaire et macroscopique, combustion (Gif-sur-Yvette, Essonne) |
Référent : CentraleSupélec (2015-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Pascale Domingo |
Examinateurs / Examinatrices : Bénédicte Cuenot, Amsini Sadiki, Olivier Colin | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bénédicte Cuenot, Amsini Sadiki |
Mots clés
Résumé
La présente étude étudie un modèle pour la simulation aux grandes échelles des flammes turbulentes non-prémélangées. Dans ces flammes, combustible et comburant arrivent séparément dans la zone de réaction. Plus faciles à concevoir que les flammes prémélangées (pas de mélange préalable des réactifs dans des proportions compatibles avec les limites d’inflammabilité), ces flammes sont aussi plus sûres puisqu’il n’y a pas de risque de remontée de flamme (« flashback »), ce qui motive leur utilisation dans un certain nombre de situations (fours industriels, moteurs-fusée, …). En revanche, elles sont globalement moins performantes et surtout l’impossibilité de contrôler leur température maximale favorise la formation des oxydes d’azote.La simulation numérique est devenue aujourd’hui incontournable pour aider à la conception de brûleurs performants. Malgré la croissance continue de la puissance des moyens de calcul, les simulations numériques directes (DNS), sans modélisation de l’interaction flamme / turbulence, restent impossibles pour des chambres de combustion d’intérêt pratique. La simulation aux grandes échelles (LES) représente un bon compromis en termes d’informations récupérées, notamment le comportement instationnaire des flammes, et de coûts de calcul. L’idée de base de cette approche est de résoudre les équations de Navier-Stokes filtrées pour calculer explicitement les structures les plus grandes et les plus énergétiques de la turbulence, tandis que les effets des structures les plus petites, non-résolues sur le maillage de calcul sont modélisés.Un des modèles les plus utilisés est le modèle dit « de flamme épaissie » (« thickened flame model »). Initialement développé pour les flammes prémélangées, il consiste à épaissir artificiellement le front de flamme afin de permettre sa résolution sur le maillage de calcul, tout en préservant la vitesse de flamme laminaire, tandis que la surface de flamme perdue par le processus d’épaississement est modélisée par un facteur de plissement. Ce modèle a également été utilisé avec succès pour les flammes turbulentes non-prémélangées malgré l’absence de fondements théoriques clairs. L’objectif de ce travail est d’étudier plus en détail le comportement du modèle pour ces dernières.Une seconde partie de ce travail consiste à examiner la capacité d’une formulation dynamique à prédire la surface de flamme non-résolue dans la simulation en exploitant la connaissance des échelles résolues. Ce formalisme permet ici l’ajustement automatiquement en cours de calcul du paramètre d’un modèle de plissement de type fractal. Cette approche permet de s’affranchir de l’hypothèse d’équilibre entre structures turbulentes et plissement de la surface de flamme des modèles algébriques usuels, pas toujours vérifiée en pratique. Le modèle dynamique s’avère robuste et permet de prédire correctement la surface de flamme totale. Malheureusement, la surestimation du taux de réaction par unité de surface de flamme induite par la procédure d’épaississement conduit à surestimer les taux de réaction totaux. Ce résultat suggère de coupler le formalisme dynamique avec une modélisation de type « flammelette » de la structure locale de la flamme.