Thèse soutenue

La grossesse et les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : étude à partir des données du SNDS 2010-2019
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Auteur / Autrice : Antoine Meyer
Direction : Rosemary Dray-SpiraAlain Weill
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 21/10/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : GIS EPI-PHARE
référent : Faculté de médecine
Hôpital : Centre hospitalier universitaire Kremlin-Bicêtre
Jury : Président / Présidente : Marie-Christine Boutron-Ruault
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Marteau, Christine Damase-Michel, Fabrice Carrat, Xavier Treton
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Marteau, Christine Damase-Michel

Résumé

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Introduction : Les données sur la grossesse et sur l'utilisation des thiopurines ou des anti-TNF pendant la grossesse chez les femmes atteintes de maladies inflammatoires de l'intestin (MICI) sont rassurantes. Cependant, ces données reposent généralement sur des études basées sur des effectifs limités et réalisées avant l'utilisation massive des biothérapies.Objectif : Notre objectif général était d’évaluer les risques vis-à-vis de la santé de la mère et de l’enfant, des MICI et des médicaments utilisés pour leur prise en charge pendant la grossesse, à l’échelle de l’ensemble de la population en France.Méthodes : À partir des données du système national des données de santé (SNDS) qui portent sur 99% de la population française, nous avons identifié toutes les grossesses se terminant entre le 1er avril 2010 et le 31 décembre 2018 chez des femmes avec et sans MICI en France. Les issues de grossesse (statut vital à la naissance, terme de la naissance et poids pour l'âge gestationnel) ont été comparées entre les grossesses avec et sans MICI par des modèles de régression logistique multivariés. Les issues de grossesse et le risque d’infections graves dans les 5 premières années de vie des enfants ont été comparés en fonction de l'exposition médicamenteuse (thiopurines en monothérapie, anti-TNF en monothérapie, combothérapie anti-TNF et thiopurines ou aucun de ces médicaments) pendant la grossesse par des modèles de régression logistique/Cox marginaux pondérés par l’inverse du score de propension.Résultats : Nous avons inclus 36 654 grossesses chez 160 515 femmes atteintes de MICI. Les grossesses avec MICI s’étaient plus fréquemment terminées par des naissances prématurées, des petits poids de naissance pour l'âge gestationnel et des césariennes, et elles avaient plus souvent donné lieu à des hospitalisations en lien avec la grossesse, comparé aux grossesses sans MICI. Par ailleurs, en cas de MICI active avant et pendant la grossesse ces risques étaient plus élevés et les risques de mort-nés et de naissances grandement prématurées étaient également accrus. Les grossesses exposées aux thiopurines, seules ou en combinaison avec un anti-TNF, avaient plus fréquemment donné lieu à des mort-nés, des naissances prématurées et des gros poids pour l'âge gestationnel, comparé aux grossesses exposées à un anti-TNF en monothérapie ou aux grossesses non exposées. En revanche, les grossesses exposées à un anti-TNF en monothérapie n'étaient pas associées à ces résultats de grossesse défavorables. L'exposition in utero aux thiopurines et aux anti-TNF en monothérapie n'augmentait pas le risque d'infection grave au cours des cinq premières années de vie. En revanche, les enfants exposés à la combothérapie présentaient un taux accru d'infections graves au cours de la première année de vie, en particulier les infections du système nerveux et les infections virales.Conclusions : Les femmes atteintes de MICI doivent être rassurées lorsqu'elles envisagent une grossesse. En effet le risque de complication est faible que ce soit pour la mère ou pour l’enfant. Il convient d’obtenir et maintenir une rémission des MICI avant et pendant la grossesse et d’éviter si possible une grossesse sous thiopurines.