Thèse soutenue

Évaluation et prise en compte de l’incertitude diagnostique des tests utilisés pour le dépistage sérologique des infections par Coxiella burnetii chez les ruminants domestiques

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Auteur / Autrice : Thibaut Lurier
Direction : Elsa JourdainFlorence Ayral
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie - Santé
Date : Soutenance le 05/10/2021
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité Mixte de Recherche Épidémiologie des maladies animales et zoonotiques
Jury : Président / Présidente : Marc Tabouret
Examinateurs / Examinatrices : Elodie Rousset, Marie-Laure Delignette-Muller, Fabien Subtil
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Fourichon, Claude Saegermann

Résumé

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La fièvre Q est une maladie zoonotique causée par la bactérie Coxiella burnetii. La plupart des cas cliniques humains recensés sont liés à une exposition à des ruminants domestiques excréteurs de la bactérie. Chez les ruminants domestiques, en raison de la présence de porteurs latents et de l’excrétion intermittente de la bactérie, les tests sérologiques de type ELISA sont recommandés par l’OIE pour témoigner d’infections passées ou en cours. Cependant, il n’existe pas de méthode gold standard permettant de déterminer avec certitude le statut sérologique des individus. À ce jour, trois tests ELISA (ci-après nommés test 1, 2, 3) sont commercialisés en Europe, mais leurs performances diagnostiques sont mal connues. La thèse est divisée en trois parties avec respectivement pour objectifs : (1) d’estimer les performances diagnostiques chez les bovins, ovins et caprins des trois tests ELISA commercialisés en Europe pour le diagnostic sérologique des infections par C. burnetii ; (2) d’estimer les séroprévalences réelles des infections par C. burnetii chez ces trois espèces de ruminants domestiques sur la base du test 2 en prenant en compte son incertitude diagnostique ; (3) de construire un outil en ligne d’aide à l’interprétation des plans de dépistage sérologique en intégrant les estimations réalisées dans les parties 1 et 2. Les travaux s’appuient sur les données collectées dans le cadre du dispositif de surveillance de la fièvre Q mis en place entre 2012 et 2014 dans dix départements français. La base de données comprend 9 972 bovins, 5 024 caprins et 7 632 ovins échantillonnés dans 1 602 élevages sélectionnés de façon aléatoire. Tous les échantillons de sérum ont été analysés avec le test 2 par un panel de laboratoires d’analyses vétérinaires et environ 20 % (n= 4 319) ont également été analysés avec les tests 1, 2 et 3 au laboratoire national de référence de la fièvre Q. Les performances diagnostiques des trois tests ELISA pour chaque espèce de ruminant ont été estimées à l’aide d’un modèle à classes latentes prenant en compte la dépendance conditionnelle entre les trois tests. L’incertitude diagnostique estimée pour le test 2 a permis d’étudier la distribution de la proportion d’élevages séropositifs selon les départements (séroprévalence inter-élevage) et la proportion d’animaux séropositifs selon les élevages (séroprévalence intra-élevage) pour chacune des espèces. Enfin, une application Shiny libre d’accès à destination des acteurs de terrain a été développée pour permettre d’estimer la probabilité que l’individu testé ou le troupeau dépisté soit réellement séropositif sachant les caractéristiques de l’élevage, le contexte épidémiologique et les résultats du plan de dépistage réalisé. L’ensemble de ces travaux permet de mieux interpréter les résultats obtenus avec ces tests ELISA dans le cadre d’un dépistage ciblé ou d’un programme de surveillance de la fièvre Q à l’échelle d’élevages, de régions, voire de pays. Ils proposent donc des éléments de réponses aux exigences réglementaires récemment mises en application dans le cadre du Règlement (UE) 2018/1882 et catégorisant la fièvre Q comme une maladie de catégorie E à surveillance obligatoire.