Le rire de Sade
Auteur / Autrice : | Isabelle Goncalves |
Direction : | Michel Delon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 23/01/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Christophe Abramovici |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Genand | |
Rapporteur / Rapporteuse : Colas Duflo, Thomas Wynn |
Résumé
Le rire au tournant des Lumières connaît une défaveur. La Révolution chasse la gaieté d’Ancien Régime et l’émergence d’une nouvelle sensibilité condamne l’éclat. Regretté ou réprouvé, le rire devient une arme au service des partisans et des opposants aux Lumières. Le rire de Sade reflète ces différents tiraillements entre tradition littéraire et innovation : persiflage et ridicule aristocratiques, rire de la mondanité coexistent avec comique de farce et satire politique et morale. Un premier moment de ce travail s’est d’abord assuré de la présence de rieurs chez Sade et une typologie de ces rires a été dressée. La prise en compte de l’ensemble de l’œuvre, clandestine ou reconnue, des différents genres littéraires, de l’épistolaire aux sommes pornographiques, en passant par les récits brefs et le théâtre a permis de mettre à jour l’unité de l’œuvre au travers de la thématique choisie. Tour à tour plaisant, militant, grinçant et jubilant, le rire s’affirme comme donnée constitutive de l’œuvre sadienne, en lien avec la violence et la pornographie. Dans le prolongement de Philippe Roger et Clément Rosset, cette étude s’attache à montrer la jubilation de l’auteur et la complicité avec son lecteur. Ce sujet paradoxal et polémique propose de renouveler le plaisir de lire Sade.