Thèse soutenue

Le problème de la valence en français et en chinois. Étude contrastive et typologique

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Auteur / Autrice : Zewen Meng
Direction : Alain Lemaréchal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance le 29/01/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des langues et civilisations à tradition orale (Villejuif, Val-de-Marne)
Jury : Président / Présidente : Danh-Thành Do-Hurinville
Examinateurs / Examinatrices : Marc Duval
Rapporteurs / Rapporteuses : Danh-Thành Do-Hurinville, Joël Bellassen

Résumé

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Dans la ligne de notre master, nous proposons ici une étude contrastive et typologique de la valence en français et en chinois. La théorie de la « valence » est due au linguiste français Lucien Tesnière ; elle a été appliquée à diverses langues flexionnelles ou agglutinantes de l’Europe et du monde ; elle peut aussi s’appliquer aux langues isolantes de l’Asie comme le chinois, même si elle n’a été introduite en Chine qu’assez tardivement. Nous partirons du chinois comme référence et nous le comparerons avec le français. Nous étudierons successivement les différentes catégories de verbes : avalents, monovalents, bivalents, trivalents, tétravalents, nous étendrons ensuite l’étude aux changements de valence et au problème de la diathèse. Le chinois contemporain et le français standard sont deux langues très différentes du point de vue typologique ; au contraire du français, le chinois est une langue à morphologie réduite, à série verbale, à constructions à pivot lâches et étroites, où les phénomènes de topicalisation vs de subjectivation jouent un rôle important. Les phénomènes de grammaticalisation y occupent une grande place (cf. Lemaréchal & Xiao, 2017) : c’est le cas avec 把bǎ un verbe « prendre » devenu la préposition utilisée pour antéposer les objets devant les verbes ; avec 被bèi, un verbe « subir » devenu la préposition utilisée pour marquer le passif ; avec 叫jiào et 让ràng un verbe « appeler » et un verbe « céder » devenus marques de causatif-factitif et de passif ; avec 给gěi, qui, de verbe « donner », est devenu multifonctionnels : fonctionnant comme préposition introduisant le bénéficiaire, les datifs d’intérêt et les datifs éthiques ; mais aussi comme marque de causatif-factitif, d’applicatif, de passif dans une construction verbale à pivot; mais qui peut aussi être intégré aux mots comme élément sémantique. La théorie de la « valence » permet non seulement d’étudier la construction des verbes, mais peut être étendue à tous les prédicats (au sens sémantique et logique du terme). Cette théorie peut être utilisée pour de nombreuses langues. Elle a contribué à améliorer les dictionnaires et à faciliter l’enseignement et l’apprentissage des langues. Le but de cette thèse est de comparer dans une perspective typologique les différences de fonctionnement de la valence verbale entre français et chinois.