Thèse soutenue

RECHERCHE DE MOLÉCULES À VALENCES NON-USUELLES ET ÉTUDE DES CHEMINS DE RÉACTIONS

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Auteur / Autrice : Jérémy Marchais
Direction : Didier Bégué
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie Physique
Date : Soutenance le 16/12/2021
Etablissement(s) : Pau
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences exactes et leurs applications (Pau, Pyrénées Atlantiques ; 1995-)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences analytiques et de physico-chimie pour l'environnement et les matériaux (IPREM UMR 5254) - Institut des sciences analytiques et de physico-chimie pour l'environnement et les materiaux
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Cédric Crespos, Sandra Pinet, Michel Rérat, Michel Rajzmann, Curt Wentrup
Rapporteurs / Rapporteuses : Cédric Crespos

Résumé

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La complexité des problèmes de traçabilité, d'isomérie, de suivi et de devenir d'un ensemble de molécules mal définies intervenant lors d'une réaction chimique rend souvent délicate l'utilisation des techniques de caractérisation expérimentales. Ces dernières, parfois risquées sinon hasardeuses, nécessitent d'être calibrées, ce qui impose de recourir à l'emploi de techniques complémentaires ou au support de la modélisation prédictive. Parmi les techniques expérimentales disponibles, la spectroscopie infrarouge demeure encore à l’heure actuelle l’une des techniques de caractérisation les plus appréciées de par sa rapidité d’acquisition et sa capacité d’identification de groupes fonctionnels. C’est donc une approche de choix pour analyser et étudier des composés très réactifs et/ou de courte durée de vie. La modélisation des propriétés électroniques et spectroscopiques par le biais des méthodes de la chimie quantique s’avère complémentaire des données expérimentales et offre une aide précieuse à l'identification des bandes infrarouges mesurées. Néanmoins, si les développements méthodologiques récents, couplés aux avancées technologiques en matière de calcul, permettent d’apporter un support précis pour de petits systèmes (entre 3 et 10 atomes), le chimiste théoricien se retrouve très vite limité lorsqu'il doit faire face à des systèmes de plus grandes dimensions. La théorie de perturbation est une des solutions les plus utilisées pour contourner ces difficultés. Son implémentation dans tous les logiciels commerciaux de chimie calculatoire est à elle seule la preuve de son efficacité et de sa fiabilité. Si la "méthode de perturbation" est extrêmement simple à mettre en œuvre à l’ordre 2, il n’en demeure pas moins que son utilisation reste limitée puisqu’elle s’adresse en toute rigueur uniquement au calcul des fréquences les plus basses d’un spectre, soit dans un domaine où la densité d’états vibrationnels est peu élevée. Cette limitation de la théorie de perturbation est due au phénomène de résonance et à la troncature de la méthode à l’ordre 2 dans les programmes informatiques de modélisation. Le développement de la méthode de perturbation initiée par Rayleigh et Schrödinger et connue sous le nom de "théorie des perturbations à plusieurs corps" (MBPT) a été développée dans le premier chapitre de ce travail jusqu’à l’ordre 6. La seconde partie de ce travail de thèse a été consacrée à l’étude de chemins de réaction et tout particulièrement à la recherche d’intermédiaires réactionnels sur des molécules de valences non usuelles. Ces molécules sont généralement très réactives et des méthodes de caractérisation spécifiques sont nécessaires aux expérimentateurs pour les générer et les détecter - citons notamment la thermolyse sous vide flash, le piégeage en matrice des produits de réaction à des températures cryogéniques, la photochimie, et bien entendu les spectrométries. Ainsi et une fois encore, la spectroscopie infrarouge figure parmi les techniques les plus adaptées à l'identification des intermédiaires réactionnels, de sorte que le recours à la modélisation prédictive permet de conforter les expérimentateurs sur la nature des chemins réactionnels empruntés lors de leurs synthèses. Deux études ont été menées et publiées dans la seconde partie de ce travail. La première s'intéresse au réarrangement d’oxydes de nitriles et d’ylures de nitriles tandis que la seconde s'attache à résoudre le réarrangement de molécules de benzotriazoles et de triazoloquinones en produits de carbazoles, benzazirines, azepinediones et fulvenimines. Pour ces deux travaux, toutes les voies de synthèse envisageables ont été étudiées. Le caractère multi-déterminental des espèces intermédiaires étudiées (en particulier les nitrènes) nous a contraint à réaliser nos calculs au moyen d’une approche pluri-déterminentale de type CASSCF (Complete Active Space) corrigée, une nouvelle fois, à l’aide d’une méthode de perturbation MBPT dévelopée à l’ordre 2 (CASPT2).