Les intrigues du geste : pour une approche figurale du geste dansé
Auteur / Autrice : | Mathieu Bouvier |
Direction : | Catherine Perret, Isabelle Launay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Esthétique |
Date : | Soutenance le 11/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Université de Paris VIII. Laboratoire Arts des images et art contemporain. EPHA |
Jury : | Président / Présidente : Renaud Barbaras |
Examinateurs / Examinatrices : Aurore Després, Romain/Emma-Rose Bigé | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillemette Bolens |
Mots clés
Résumé
La danse est un travail de la figure humaine. Mais ce travail est moins figuratif que figural, si l’on admet avec Gilles Deleuze que la figure figurative est la forme sensible rapportée à l’objet, tandis que la figure figurale est la forme sensible rapportée à la sensation. Le travail de la figure en danse, au sens figural qu’on lui donne ici, est donc décrit comme le travail de la sensation faite image, au moyen d’intrigues perceptives impliquées dans la fabrique du geste dansé.Les intrigues du geste sont à comprendre de façon bijective aux expériences des danseur.euse.s et des spectateur.rice.s, dans un miroitement entre l’avènement chorégraphique du geste et son événement esthétique : une figure se lève au-devant du geste dansé quand les uns et les autres se font voyants d’une image virtuelle, une semblance, une allure, un hiatus entre l’aperçu et l’imperçu, un débrayage dans les coutumes perceptives.En croisant les savoirs empiriques des danseurs et certaines ressources théoriques de la philosophie de l’art, de la phénoménologie et de la clinique, cette étude vise à éclairer l’expérience figurale du geste dansé dans ses dimensions somatiques (une émulation de l’imaginaire radical, ou imaginaire de la sensation), esthétiques (un travail des figurabilités du geste), et éthiques (une expérience de l’art qui veut la participation).Stéphane Mallarmé et Loïe Fuller, Yasmine Hugonnet, Vaslav Nijinski et Dominique Brun, Laurent Pichaud, Lisa Nelson et Loïc Touzé sont quelques-uns des noms qui orientent cette enquête à travers les scènes et les studios de danse, les différentes intrigues (du milieu, de l’articulation, du désir, de la voyance) et les « cas de figures » qu’ils y inventent : motifs chorégraphiques, pratiques somatiques et ludiques, pièges à danser et pièges à voir, « appâts pour les sentirs ».