Thèse soutenue

Commande Robuste pour des Gyromètres MEMS

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Fabricio Saggin
Direction : Xavier BomboisGérard Scorletti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Automatique
Date : Soutenance le 13/09/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Electronique, Electrotechnique, Automatique (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École Centrale de Lyon (1857-....)
Laboratoire : Laboratoire AMPERE (Ecully, Rhône)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Juillard
Examinateurs / Examinatrices : Xavier Bombois, Gérard Scorletti, Anton Korniienko, Suzanne Lesecq
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marc Biannic, Alexandre Trofino-Neto

Résumé

FR  |  
EN

Les gyromètres MEMS sont composés de deux modes de vibration : drive et sense. Le fonctionnement est basé sur le transfert d’énergie entre ces modes dû à la force de Coriolis, qui est proportionnelle à la vitesse angulaire. En asservissant les oscillations du mode drive à une fréquence d’excitation donnée et en estimant la force de Coriolis, la vitesse angulaire peut être récupérée. Mieux les oscillations du mode drive sont asservies, mieux la force de Coriolis est estimée et meilleure est la mesure. Les architectures de commande sont souvent optimisées en termes de coût et de simplicité d’implémentation. La plupart d’entre elles sont basées sur l’enveloppe complexe des signaux, de sorte que de simples correcteurs PI peuvent être utilisés pour réguler l’amplitude et la phase des oscillations de chaque mode. Pour mesurer l’enveloppe complexe, des éléments non linéaires sont introduits dans les boucles de commande. De plus, les couplages entre les modes drive et sense et la dépendance aux conditions environnementales ne sont pas considérés. Les méthodes associées ne donnent pas de garanties de stabilité ou de performance pour le système en boucle fermée. Une alternative consiste à utiliser l’architecture classique de commande, dite architecture de commande directe, basée sur les signaux eux-mêmes plutôt que sur leur enveloppe complexe. Dans ce cas, des techniques d’automatique avancée ont été développées pour le contrôle des vibrations des systèmes mécaniques. L’intérêt est de prendre en compte les différents couplages et la dépendance aux conditions environnementales avec des garanties de stabilité et de performance. Néanmoins, leur applicabilité, y compris l’implémentation, aux gyromètres MEMS reste une question ouverte du fait de la complexité des correcteurs. Dans cette thèse, l’objectif est de proposer des méthodes de conception pour les deux architectures de commande, assurant la stabilité et un certain niveau de performance, et de valider expérimentalement les correcteurs obtenus. Nous révisons d’abord la littérature des gyromètres MEMS et définissons ses indicateurs de performance, qui ne sont généralement pas liés aux spécifications en boucle fermée. Puis nous établissons les relations entre les indicateurs de performance et le comportement en boucle fermée. Avec ces relations, nous proposons des méthodes de conception pour l’architecture de commande directe. D’abord, nous considérons le cas où le gyromètre MEMS travaille avec une condition d’opération fixe et une fréquence d’excitation constante. Les objectifs de contrôle incluent la poursuite d’un signal sinusoïdal et la synthèse H_∞ standard est appliquée pour la conception du correcteur. Cependant, la fréquence d’excitation peut varier dans le temps. L’objectif de la commande est alors de suivre un signal “sinusoïdal à fréquence variable”. Ce problème est formulé comme un critère L_2 pondéré avec une nouvelle classe de pondérations modélisant les signaux “sinusoïdaux à fréquence variable”. Nous revisitons ensuite la théorie des enveloppes complexes, en définissant un cadre formel pour l’analyse des architectures de commande basées sur l’enveloppe. Si l’enveloppe complexe est idéalement mesurée, nous établissons des liens entre l’approche de commande directe et celle basée sur l’enveloppe. Ces liens révèlent que les performances obtenues avec les deux stratégies sont équivalentes. Si l’enveloppe du signal n’est pas idéalement mesurée, le même cadre nous permet de modéliser précisément les non-idéalités et de concevoir des correcteurs avec des garanties formelles de stabilité. La dernière partie est consacrée à la conception des correcteurs en vue de leur implémentation numérique sur deux plateformes : une plateforme qui permet d’implémenter des architectures de commande complexes et une plateforme conçue pour le ΣΔ électromécanique, qui est une architecture de commande particulière. Pour les deux plateformes, les résultats pratiques valident les méthodes proposées.