Thèse soutenue

La philosophie retrouvée : réalisme moral et embarras philosophique

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Auteur / Autrice : Jean-Baptiste Bontemps
Direction : Paul ClavierRoger Pouivet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archives Henri Poincaré- Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies (Nancy ; Strasbourg ; 2018-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Pariente-Butterlin
Examinateurs / Examinatrices : Paul Clavier, Roger Pouivet, Stélios Virvidakis
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Pariente-Butterlin, Stélios Virvidakis

Mots clés

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Résumé

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Le chemin philosophique que je propose trouve son origine dans un questionnement proprement métaéthique. Il s’agissait tout d’abord d’interroger la signification de nos énoncés moraux en envisageant la défense d’une forme de réalisme moral, d’après lequel nos jugements moraux feraient référence à une « réalité morale » qui permettrait de déterminer leur valeur de vérité, faisant de ceux-ci des jugements à la fois normatifs et descriptifs. L’interprétation réaliste des jugements moraux pose cependant de nombreuses difficultés, qu’elles soient d’ordre psychologique, ontologique ou épistémologique. L’idée centrale de cette thèse fut d’explorer ces difficultés afin d’envisager la possibilité d’adhérer à une forme de réalisme moral. Néanmoins, cette exploration – qui constitue la première partie de ce travail – m’a mené à une impasse dans laquelle toutes les positions du spectre métaéthique me sont apparues aussi intéressantes qu’insatisfaisantes. Face à cette situation, un nouveau problème se révéla comme central, celui du désaccord entre pairs épistémiques dans un cadre philosophique : puisque toutes les positions métaéthiques sont, encore aujourd’hui, défendues par des experts du domaine, il m’a semblé capital de traiter cette difficulté avec l’intuition qu’une solution sceptique s’imposerait. Mais ce premier revirement fut lui aussi une source d’insatisfaction et, plutôt qu’une conclusion sceptique, il m’a amené à déplacer mon interrogation vers la philosophie elle-même : qu’est-ce que la philosophie ? que pouvons-nous en espérer ? Il s’agissait alors de comprendre mes insatisfactions successives à l’aune de ma conception de la philosophie – une recherche de la vérité fondée sur l’argumentation. J’explore ainsi, dans le dernier chapitre, la possibilité que la philosophie ne soit pas la recherche de solutions à des problèmes, mais le traitement – dans l’esprit de la tradition thérapeutique – d’embarras individuels que la pratique philosop hique pourrait, au mieux, faire disparaître. Ainsi le « succès », en philosophie, ne serait que son abandon – en tant que pratique individuelle, et non en tant que discipline – à travers la disparition de nos embarras philosophiques. Bien que n’ayant pas les moyens de défendre une telle conception de la philosophie, ces considérations – et, plus généralement, tout ce travail – furent, pour moi, une manière de faire disparaître mon embarras philosophique. C’est ainsi que s’est achevé, loin de son point de départ, le chemin philosophique qui fut le mien.