Thèse soutenue

Obstacles et facilitateurs à l’inclusion scolaire des élèves allophones dans l’enseignement secondaire en France et incidences didactiques

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Auteur / Autrice : Julie Prévost
Direction : Dominique Montagne-Macaire
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 26/11/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Analyse et traitement informatique de la langue française (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Cuq
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Montagne-Macaire, Maïtena Armagnague, Fatima Chnane-Davin, Séverine Behra, Jean-Michel Perez
Rapporteurs / Rapporteuses : Maïtena Armagnague, Fatima Chnane-Davin

Résumé

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Notre recherche porte sur l’inclusion scolaire d’élèves dits « allophones » en cours ordinaires dans le secondaire public en France. Ces élèves – migrants et ne parlant pas encore la langue de scolarisation – sont ainsi nommés par l’institution scolaire.De type qualitatif, l’étude repose sur l’analyse d’un corpus quinquangulaire (travaux, questionnaires, entretiens d’élèves, écrits autobiographiques, bulletins scolaires) recueilli auprès de 33 apprenants et de 6 enseignants (Académie de Nancy-Metz). Cette étude éclaire la situation métropolitaine. La problématique allophone relève d’une agrégation de multiples facteurs. Nous étudions des facilitateurs et des obstacles à l’inclusion scolaire des élèves allophones par l’étude des discours des élèves et des démarches didactiques des enseignants participant à notre recherche.Nos questions de chercheure se sont imposées en lien avec notre expériencie professionnel et nos lectures. Trois hypothèses de recherche y sont subordonnées. D’abord, le contexte socio-économique familial n’est pas le seul obstacle à la réussite scolaire des élèves allophones suivis. Ensuite, l’affiliation en cours disciplinaire de français des élèves allophones suivis permet un apprentissage mieux maitrisé du FLSco. Enfin, l’inclusion en cours disciplinaire de français permet aux élèves allophones suivis d’investir davantage l’école.Il ressort de cette étude que les apprenants suivis partagent un contexte socio-économique fragile et que la composition familiale et la taille de la fratrie distinguent les élèves suivis. Toutefois, ces éléments n’apparaissent pas comme des facteurs freinants en soi la réussite scolaire. Si la majorité est en difficulté, certains apprenants suivis réussissent à l’école. Cependant, les disparités langagières perdurent sur l’année, voire se creusent. L’expression d’un projet scolaire n’est pas interdépendante de leur affiliation en classe régulière, elle est plutôt liée à leurs origines culturelles.Les démarches didactiques des enseignants participant à notre recherche sont hétérogènes. Elles dépendent de ressources intellectuelles et contextualisées. Les enseignants ne sont pas toujours sensibles aux particularismes culturels de leurs élèves – ce qui peut desservir les élèves suivis – parce qu’ils n’y sont pas assez formés. Cette étude montre que le modèle de la formation initiale et continue des enseignants devrait évoluer, en lien plus étroit avec la recherche.En dépit d’un cadrage national, les aménagements spécifiques pour la scolarisation des élèves allophones varient sur le plan académique, voire départemental. Cela se traduit, sur le terrain, par des inégalités scolaires. Dans notre corpus, il apparait que les ressources mobilisées par les élèves et leurs enseignants sont hétérogènes. Ainsi, l’environnement scolaire est l’un des facilitateurs à l’inclusion et à la réussite scolaire.Apparait également une distorsion entre les prescriptions institutionnelles et la réalité des terrains qui s’explique par le dilemme auquel fait face l’institution scolaire. Cette dernière doit donner toute sa place à la langue française mais également offrir un espace à l’identité des apprenants issus de la diversité. La gestion verticale de la problématique allophone, sa mise en œuvre – complexifiée par le grand nombre de partenaires – et un état de la recherche-formation insuffisant déséquilibrent les conditions de scolarisation des allophones. La question allophone nécessiterait d’être considérée de manière holistique.