Méthodes d’ergonomie prospective pour l'exploration des besoins futurs : applications à l’hydrogène énergie pour l’habitat
Auteur / Autrice : | Antoine Martin |
Direction : | Éric Brangier, Marie-France Agnoletti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ergonomie |
Date : | Soutenance le 16/02/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : PErSEUs - Psychologie Ergonomique et Sociale pour l'Expérience Utilisateurs (Metz) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Bonnardel |
Examinateurs / Examinatrices : Éric Brangier, Marie-France Agnoletti, Julien Cegarra, Émilie Loup-Escande, Fabrice Lemoine | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Julien Cegarra, Émilie Loup-Escande |
Mots clés
Résumé
Les technologies émergentes de l’hydrogène énergie s’intégreront dans des systèmes énergétiques futurs, qui n’existeront pas avant plusieurs années. Dans ce cas, l’analyse des situations actuelles d’usages est utile, mais aussi insuffisante, car elle ne permet pas d’identifier les besoins des utilisateurs qui seraient en rupture avec les usages actuels. L’ergonomie doit donc évoluer pour identifier prématurément les besoins futurs qui pourraient être associés à ces systèmes qui n’existent pas encore. Néanmoins, l’anticipation de besoins futurs est difficile car les utilisateurs ont une représentation pauvre du futur et des artefacts et activités futurs. De plus, les concepteurs se réfèrent à une représentation hypothétique des utilisateurs et ils se basent sur l’analyse de situations présentes pour inférer des besoins futurs. La définition d’idées d’artefacts futurs est aussi problématique car les utilisateurs n’ont pas les connaissances suffisantes et les concepteurs se focalisent sur les aspects techniques, ont des difficultés à intégrer les utilisateurs et ont tendance à se restreindre à leurs connaissances actuelles des utilisateurs et des artefacts. Cette thèse vise à identifier des méthodes qui soutiennent une idéation centrée sur les utilisateurs futurs. Pour répondre à cet objectif, cette recherche propose d’évaluer et d’appliquer à l’hydrogène énergie, une méthodologie qui repose sur (1) l’implication d’utilisateurs précurseurs dans le cadre d’entretiens d’anticipation des besoins et (2) sur le recours à la méthode du persona prospectif avec des experts du domaine. Cette thèse s’articule autour de trois études. L’étude 1 est une méta-analyse de la littérature scientifique sur l’hydrogène énergie. Cette étude a montré que l’usage d’hydrogène énergie pour l’habitat est peu étudié alors qu’il constitue une application prometteuse et que la prise en compte des utilisateurs à cet égard est insuffisante. L’étude 2 porte sur l’analyse d’entretiens d’anticipation des besoins. Les résultats indiquent que les utilisateurs précurseurs permettent d’identifier des besoins futurs qu’ils expérimentent actuellement et qu’ils ont une représentation riche du domaine qui leur permet d’imaginer de nouveaux besoins futurs. L’étude 3 s’attache à l’analyse de séances de créativité réalisées avec un persona ordinaire, un persona prospectif ou sans persona. Les résultats indiquent que le persona prospectif favorise la production d’idées nouvelles et faisables.