Thèse soutenue

Compréhension des mécanismes d’interactions aux interfaces entre bactérie et matériaux : élaboration de surfaces antiadhésives et anti-biofilm

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mayssane Hage
Direction : Charafeddine JamaHikmat AkoumNour-Eddine Chihib
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie des matériaux
Date : Soutenance le 03/11/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021) en cotutelle avec Université Libanaise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : UMET - Unité Matériaux et Transformations - Unité Matériaux et Transformations - UMR 8207 / UMET
Jury : Président / Présidente : Monzer Hamze
Examinateurs / Examinatrices : Adem Gharsallaoui, Layal Karam
Rapporteurs / Rapporteuses : Mireille Kallassy-Awad, Salwa Karboune

Résumé

FR  |  
EN

L’environnement opératoire dans les domaines alimentaire et médical permet aux bactéries de se fixer et de se développer sur les surfaces, ce qui entraîne la formation de biofilms bactériens pathogènes et résistants. Ces structures pathogènes sont responsables de plusieurs maladies d'origine alimentaire et d'infections nosocomiales. Par conséquent, pour lutter contre ce fléau de santé publique, une approche possible est l'utilisation des technologies plasma froid pour l’élaboration de revêtements sur différents matériaux. Ce travail présente les différents facteurs influençant l'adhésion bactérienne à un substrat. En outre, les stratégies d’élaboration de revêtements passifs visant à prévenir la formation de biofilms par des traitements de surface par plasma froid sont décrites ainsi que les propriétés antiadhésives des surfaces élaborées. Les aspects généraux du revêtement, y compris les modifications physicochimiques de la surface et l'utilisation des technologies par plasma froid, sont également présentés. Dans ce contexte, une étude a été menée dans le but d'inhiber l'adhésion de la bactérie pathogène Salmonella enterica à la surface de l'acier inoxydable, via son traitement par plasma froid. Dans le but de limiter la formation du biofilm de Salmonella enterica, des revêtements organosiliciés à partir du monomère 1,1,3,3-tétraméthyldisiloxane, mélangé ou non à l’oxygène, ont été élaborés par polymérisation par plasma post-décharge micro-ondes d'azote. L'effet des paramètres du plasma froid sur les propriétés du revêtement, sur la topographie de la surface et sur l'adhésion des cellules Salmonella enterica a été étudié. Les résultats ont révélé que la topographie de la surface influençait de façon significative le taux d'adhésion des bactéries. En effet, les surfaces rugueuses n'ont pas inhibé l’adhésion de Salmonella enterica puisque le nombre de cellules adhérant à ces surfaces variait de 30 ± 4 à 65 ± 4 bactéries par champ microscopique. En revanche, un comportement anti-adhésif vis-à-vis de Salmonella enterica a été mis en évidence pour les surfaces plus lisses. En effet, le nombre de cellules attachées était proche de zéro sur ces revêtements. Une approche complémentaire à cette stratégie passive d'élaboration de surfaces anti-adhésives est le développement de surfaces actives. Les technologies émergentes de revêtements antimicrobiens actifs et efficaces permettent de relever le défi de l'élimination des biofilms pathogènes formés sur les matériaux utilisés dans les milieux hospitaliers et agroalimentaires. L'acier inoxydable est un matériau couramment utilisé dans ces domaines, mais il possède malheureusement des propriétés bio-fonctionnelles insuffisantes, ce qui le rend susceptible à l'adhésion bactérienne et au développement de biofilms. Dans ce contexte, cette thèse présente une revue des revêtements développés en employant des biocides et des peptides antimicrobiens (AMPs) greffés sur l'acier inoxydable. De plus, une nouvelle approche active basée sur l'acier inoxydable revêtu de nisine, un AMP commun accepté comme une alternative sûre pour prévenir le développement de biofilms pathogènes, est développée. Dans cette etude, des surfaces en acier inoxydable ont été fonctionnalisées par la nisine qui a été greffée à la surface soit via son groupe carboxylique ou via son groupe amino. En effet, les surfaces revêtues de nisine greffée via son groupe aminé ont montré une puissante activité antibactérienne tandis que la surface greffée avec la nisine liée par son groupe carboxyle n'a montré aucun effet antimicrobien. Les analyses des propriétés de surface ont permis de mieux comprendre les effets antibactériens, les caractéristiques chimiques et topographiques des surfaces traitées ainsi que la configuration et la quantification de la nisine.