Thèse soutenue

La plasticité de la lumière strehlerienne. De l’émergence à l’affirmation d’une esthétique

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Auteur / Autrice : Antonio Palermo
Direction : Véronique Perruchon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études Théâtrale
Date : Soutenance le 12/11/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude des arts contemporains (Villeneuve-d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Moindrot
Examinateurs / Examinatrices : Georges Banu, Christophe Forey
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandrine Dubouilh, Cristina Grazioli

Résumé

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Cette thèse étudie l’art de lumière chez le metteur en scène Giorgio Strehler (1921-1997) qui se développe dès ses débuts jusqu’à s’affirmer comme un élément emblématique de ses spectacles de théâtre et d’opéra. Elle interroge la part des apports historiques, esthétiques et techniques à l’essor d’une pratique de la création lumière.En quête des raisons qui ont poussé le jeune Strehler à adopter instinctivement la lumière comme moyen expressif, nous avons exploré le contexte historique du Milan dans lequel il se forme au contact d’une culture d’Avant-garde où les apports des artistes plasticiens — Luigi Veronesi in primis — nous apparaissent fondateurs. Dans ce contexte, la lumière s’inscrit dans le mouvement d’affirmation de la scénographie en tant qu’art, faisant émerger les notions de rythme, de contraste et de transparence que le metteur intègre à sa recherche esthétique. Le concept de plasticité, associé à celui de lumière, nous permet de définir la capacité de cette dernière à condenser ou à dilater autant l’espace que le temps, l’ici et l’ailleurs étant incarnés ou évoqués par les éclairages de Giorgio Strehler.Puis, suivant une progression qui épouse celle de la chronologie, la thèse développe une description de la pratique strehlerienne à une époque où le métier de créateur lumière pouvait encore se confondre avec celui de metteur en scène. La maniere dont les éclairages sont conçus, la mise au point d’outils spécifiques, comme les Cappellotti, et l’apport des collaborateurs — artistes et techniciens — ont été évoqués pour montrer, par le biais d’exemples, l’émergence d’une utilisation dramaturgique des sources lumineuses.Enfin, prenant appui sur une documentation inédite : plans de feu, notes d’éclairage, entrevues avec les collaborateurs directs, deux spectacles ont été analysés dans leurs différentes versions, l’Arlequin serviteur de deux maîtres de Goldoni et L’Enlèvement au sérail de Mozart. À travers leurs reprises, il apparaît de plus en plus évident que la lumière contribue à la définition d’un espace qui tend à l’abstraction aussi bien qu’à l’incarnation de la structure musicale de la forme opératique. Ces exemples, emblématiques d’une esthétique qui s’affirme, inspireront bien d’autres metteurs en scène.