De l'influence du biopouvoir britannique et de la notion de social qu'elle permet sur et dans les cinémas de l'Inde
Auteur / Autrice : | Solène Gayathri De Brebisson |
Direction : | Éric Dufour |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 16/12/2021 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de philosophie de Grenoble (Isère, France ; 1983-....) |
Jury : | Président / Présidente : Réjane Hamus-Vallée |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Barou, Virginie Dutoya, Julien Rajaoson | |
Rapporteur / Rapporteuse : Réjane Hamus-Vallée, Michel Prum |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce que nous avons vu, au cours de cette thèse, est d’abord, l’origine sous-jacente de la gestion, administrative, judiciaire et sociale des peuples de l’Inde par le Raj. Elle git dans la théorie de l’invasion aryenne (TIA) à laquelle adhérait le Raj, qui considérait les peuples de l’Inde sous le prisme du mélange racial avec une supposée race dite aryenne. Mais le Raj adhère à ladite théorie à une époque bien précise de l’histoire, marquée à la fois par la théorie de Thomas Malthus relative à une catastrophe démographique à venir; les écrits de Charles, mais surtout, Leonard Darwin; et enfin, ceux de Francis Galton et de la « science » qu’il inaugure, l’eugénisme. Ceci eut un impact notamment sur la définition du social compris par le Raj, puisqu’il s’agissait alors, non pas de régulariser un écart entre une égalité supposée en droit et une inégalité de faits, mais plutôt, d’imputer ce même écart, le social, à des caractéristiques biologiques et donc, raciales, puisque le Raj a divisé les peuples de l’Inde en des termes raciaux. Cela va avoir un fort impact et outre la redéfinition de ce qu’est le social, initier une institutionnalisation d’une altérisation sur un fondement racial, et social. Nous assistons alors à une institutionnalisation d’une forme de xénophobie. Le cinéma, soft power du pays par excellence, va participer à ce processus en tant qu’il va permettre la naturalisation de cet ordre institutionnel, notamment lors du choix de son père fondateur, mais aussi des individus participant au monde du cinéma, sur une base, alors, davantage raciale que sociale. Notre volonté a été d’essayer d’évaluer dans quelle mesure le cinéma en Inde, depuis ses débuts, participe et remet en question ces présupposés xénophobes, hérités de la théorie de l’invasion aryenne britannique, afin de savoir dans quelle mesure le cinéma, en Inde, est social, au sens que la colonisation britannique a transmis au terme.