Thèse soutenue

Etude contrastive du lexique causatif français et chinois

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Auteur / Autrice : Ping-Hsueh Chen
Direction : Iva NovakovaMariarosaria Gianninoto
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage Spécialité Linguistique sociolinguistique et Acquisition du langage
Date : Soutenance le 24/09/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de linguistique et didactique des langues étrangères et maternelles (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Chevrot
Examinateurs / Examinatrices : Claire Saillard
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Peyraube, Samir Bajrić

Résumé

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Cette thèse vise à étudier le lexique causatif français et chinois dans une perspective contrastive et fonctionnelle. Plus précisément, elle a un double objectif. Primo, elle examine les caractéristiques et le fonctionnement des moyens morpho-syntaxiques d’expression de la causalité en français et en chinois. Secundo, elle a pour but de comparer ces moyens sur les plans syntaxique, sémantique et discursif. Pour ce faire, cette étude se base sur l’Échelle de compacité (Scale of compactness), élaborée par le typologue australien Dixon (2000). Cette échelle classe, selon les critères morpho-syntaxiques, les mécanismes causatifs dans les langues du plus compact au moins compact : les verbes causatifs (ang : walk, melt ; fr : causer, provoquer) ; les morphèmes causatifs (ang : lie/lay ; fr : simplifier, moderniser) ; le prédicat complexe (faire + Vinf) et la construction périphrastique causative moins grammaticalisées (ang : make somebody cry ; fr : forcer qqn à + Vinf). Ce classement des mécanismes causatifs constitue un filtre efficace pour l’étude de la causalité dans les langues. Nous avons appliqué cette échelle à l’analyse du fonctionnement des mécanismes causatifs français en comparaison avec le chinois.Du point de vue méthodologique, cette recherche, centrée sur des analyses à la fois quantitatives et qualitatives, s’appuie sur deux corpus parallèles français-chinois. Il s’agit du corpus institutionnel de l’ONU et du corpus littéraire Jean-Christophe de Romain Rolland (1866-1944). Par ailleurs, le corpus parallèle permet d’établir des éventails des équivalents fonctionnels et traductionnels entre les langues comparées. Afin de vérifier les équivalents chinois du lexique causatif français, un corpus monolingue chinois de contrôle, composé de textes journalistiques, a été employé. Cette opération permet de vérifier les résultats obtenus dans les des deux principaux corpus de travail. D’autre part, la diversité de genre textuel des corpus offre des exemples de différents contextes langagiers.Suite à nos analyses linguistiques, cinq types d’équivalents chinois du lexique causatif français ont été identifiés. Il s’agit, du plus compact au moins compact, des verbes lexicaux causatifs (造成 zàochéng, causer, provoquer ; 导致 dǎozhì, conduire à) ; des verbes morphologiques causatifs suffixés en 化 huà (简化 jiǎnhuà, simple + huà, simplifier) ; de la construction « V support de causation + V2/ adj. » (加大 jiā dà, ajouter + grand, agrandir) ; de la construction périphrastique causative « V1 causatif + V2 » (使 shǐ, faire en sorte que / 让 ràng, laisser + V2) et de la restructuration phrastique complexe (« Métataxe », Tesnière, 1959).