Thèse soutenue

Vers un modèle unifié de la présence spatiale et de ses facteurs : application à l’étude de la téléprésence en environnements immersifs

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Auteur / Autrice : Nawel Khenak
Direction : Patrick Bourdot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 27/10/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et technologies de l'information et de la communication (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur (Orsay, Essonne ; 1972-2020)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
Jury : Président / Présidente : Daniel Mestre
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Burkhardt, Jeanne Vézien, Frank Biocca, Wendy Mackay, Sue Cobb
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel Mestre, Jean-Marie Burkhardt

Résumé

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La "présence spatiale" est le phénomène psycho-cognitif faisant référence à la sensation éprouvée par une personne lorsqu'elle a l'impression de se trouver physiquement dans un espace donné. A l'instar d'autres phénomènes psycho-cognitifs, aucun consensus n'a encore été atteint sur la définition ou le moyen de mesurer cette sensation. Par conséquent, cette thèse s'attèle à établir un modèle de la présence spatiale à travers la mise en lumière de ses facteurs et des outils pour mesurer son intensité. Ainsi, tout en tenant compte des nouvelles avancées technologiques dans le domaine de la Réalité Virtuelle (RV), le premier apport de cette thèse a été de décrire de manière précise les facteurs jouant un rôle dans l'émergence de la présence spatiale au travers d'un modèle conceptuel unifiant les théories existantes.Afin de pouvoir évaluer ce phénomène, il était impératif de trouver des moyens permettant de le quantifier de manière stable. Cette tâche s’avère compliquée au regard de la nature subjective de la présence : les outils les plus utilisés sont les questionnaires administrés à des utilisateurs, à l’issue d’une expérience en environnement contrôlé. Cependant d’autres outils plus objectifs existent, notamment l’analyse comportementale des utilisateurs lorsqu’ils interagissent avec l’environnement. Néanmoins, la fiabilité de ces mesures reste encore sujette à débat. Un second apport de cette thèse a donc été de mettre en place des outils de mesure de la présence spatiale fiables et valides, non seulement en combinant les approches subjectives et objectives déjà existantes, mais en proposant également de nouvelles mesures. Dans cette optique, un questionnaire de présence spatiale a été élaboré. De plus, différentes mesures comportementales ont été testées au travers d’expériences où des utilisateurs devaient accomplir certaines tâches dans différents environnements immersifs. Aussi, une attention particulière a été portée aux environnements distants qui permettent d’engendrer la sensation de « Téléprésence », cette dernière ayant été beaucoup moins étudiée que la présence en environnements virtuels. L’intérêt des environnements distants est que les actions entreprises en leur sein ont des conséquences réelles dans notre monde, ce qui n’est pas le cas des environnements générés par ordinateur dans lesquels les actions restent confinées. De ce fait, les utilisateurs ont conscience de l’impact de leurs actions dans le monde réel, ce qui peut influencer leur comportement et affecter la présence ressentie. Par conséquent, la téléprésence peut mettre en évidence des facteurs différents de ceux engendrés en environnements virtuels. De plus, la téléprésence peut être comparée à la présence « naturelle » ressentie par les utilisateurs localisés physiquement dans des environnements réels. Ce type de comparaison permet de mettre en évidence l’effet de l’utilisation des technologies sur la présence. En effet, les résultats des expériences menées, comparant la présence spatiale dans des environnements réels, distants et virtuels, ont montré une différence significative entre les environnements concernant le degré de présence spatiale ressenti ainsi que certains de ses facteurs, en particulier le « degré de réalité » accordé à l’environnement. En conclusion, les travaux menés durant cette thèse ont permis d’établir un modèle de la présence spatiale, d’analyser son lien avec différents facteurs et de mettre en place des outils pour mesurer ces derniers. Le modèle peut maintenant être exploité pour caractériser la présence spatiale dans le but d’améliorer les systèmes de RV, que ce soit en terme de performance ou de bien-être utilisateur. En particulier, la situation de pandémie de Covid-19 survenue pendant la durée de ce travail est un exemple frappant qui encourage l’étude et l’utilisation des systèmes de téléprésence.