Les dispositifs numériques en psychopathologie : nouvelles réalités du sujet et (auto-)traitements dans la structure des psychoses
Auteur / Autrice : | Quentin Dumoulin |
Direction : | François Sauvagnat, Yohan Trichet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 10/10/2020 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Recherches en psychopathologie et psychanalyse |
Jury : | Président / Présidente : Michel Grollier |
Examinateurs / Examinatrices : Marion Haza-Pery, Céline Masson | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Fouchet, Jean-Michel Vives |
Mots clés
Résumé
L’impact des dispositifs numériques est une question actuelle qui alimente nombre de débats dans la littérature scientifique et la pratique clinique. De nouveaux symptômes sont imputés à ces objets technologiques et on interroge leurs effets sur le lien social et les subjectivités. Après avoir resitué les différentes façons dont l’état de l’art se fait l’écho de ces problématiques, nous montrons que le paradigme analytique s’est régulièrement inspiré de modèles théoriques mécaniques et mécanicistes. Le sujet lacanien apparaît comme un concept limite, homologue à l’inconscient freudien, qui permet de s’extraire du strict binarisme homme-machine. Nous montrons que la clinique de la structure des psychoses a, depuis les débuts de la psychanalyse, enseigné les praticiens quant aux constructions (auto-)thérapeutiques que des sujets pouvaient réaliser en appui sur la machine. Nous interrogeons alors la façon dont le paradigme analytique peut reconnaître dans ces dispositifs de possibles « béquilles numériques » pour la clinique des suppléances psychotiques. À l’appui d’observations cliniques issues d’ateliers de médiations utilisant ces dispositifs, nous montrons que c’est avant tout la position que le clinicien occupe dans le transfert qui peut permettre de trouver, via ces objets, des leviers thérapeutiques. Dans ce cadre, il s’agit moins d’une clinique du numérique que d’une clinique avec le numérique. Nous questionnons ensuite la façon dont ces dispositifs peuvent faciliter ou entraver la mise en place de ces « partenariats transférentiels » et proposons quelques orientations cliniques et thérapeutiques dans les usages des objets numériques avec les sujets psychotiques.