Thèse soutenue

Être pauvre au siècle des Lumières : représentations de la pauvreté dans la fiction romanesque du XVIIIe siècle

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Auteur / Autrice : Marianne Albertan-Coppola
Direction : Stéphane Pujol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 27/11/2020
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre des Sciences des Littératures en langue Française (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Florence Magnot-Ogilvy
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Pujol, Florence Magnot-Ogilvy, Christophe Martin, Franck Salaün, Colas Duflo, Florence Lotterie
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Martin, Franck Salaün

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Alors que la pauvreté a engendré moult débats et publications au XVIIIe siècle, les pauvres sont restés les oubliés de l'Histoire jusqu'aux travaux de J.-P. Gutton, D. Roche, A. Farge à la fin du XXe. Dans le domaine littéraire, elle n'a pas suscité beaucoup d'études, contrairement à son pendant, la richesse. Pourtant, le personnage du pauvre connaît un véritable essor au siècle des Lumières, au théâtre et surtout dans le roman. À parcourir les centaines de romans qui font une place à la pauvreté, une première constatation s'impose. Si le picaro reste au tournant du siècle une figure importante et le restera en pointillé tout au long du siècle, il fait place progressivement à des représentations plus nuancées jusqu'à susciter à la fin une forme de fascination. Comment est-on passé de la vision stéréotypée de la pauvreté qui prévalait au XVIIe siècle à la valorisation du misérable, voire du sordide qui s'opère à la fin du XVIIIe ? Pareil changement n’est pas le fruit d’une rupture brutale mais d’une lente évolution : un mouvement semble se dessiner, qui part des romans-mémoires du début du siècle dont les auteurs accordent une place accrue à l’argent et portent un regard singulier sur les indigents, se développe au milieu du siècle à travers des figures ancrées dans la réalité sociale de leur temps, tels le Neveu de Rameau ou Margot la Ravaudeuse, pour aboutir à cette image crue des miséreux offerte par un Rétif ou un Mercier, qui triomphe en fin de siècle.