Thèse soutenue

L’administration de l’attente : politiques et trajectoires de relogement des familles sans domicile à Paris

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Auteur / Autrice : Pierre-Antoine Chauvin
Direction : Catherine Bonvalet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Démographie - Sociologie
Date : Soutenance le 02/10/2020
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre national de la recherche scientifique (France). Groupement de recherche (7217)
Equipe de recherche : Institut national d'études démographiques (1945-... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Carole Brugeilles
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Bonvalet, Carole Brugeilles, Jean-Claude Driant, Sylvie Tissot, Pierre-Yves Baudot, Pascale Dietrich-Ragon, Yves Grafmeyer
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Claude Driant, Sylvie Tissot

Résumé

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Une forme d’(in)action publique a pris fin dans la nuit du 14-15 avril 2005. L’incendie meurtrier de l’hôtel Paris-Opéra plaça au cœur de l’agenda politique la question du mal-logement jusque-là invisibilisée. Cette thèse montre qu’il est la conséquence de mutations qu'a connues le logement populaire parisien depuis les années 1970. Cet événement verra la consécration d’une nouvelle catégorie d’action publique (le « marchand de sommeil »), la mise en sommeil de la responsabilité de certains acteurs publics et l’ouverture d’une « fenêtre d’opportunité » favorable à l’instauration de deux dispositifs gestionnaires (le DALO et le logement temporaire dans le parc privé).Ce travail de recherche examine également la manière dont les administrations modèlent les aspirations et les trajectoires des classes populaires. Pour ce faire, elle s’appuie sur une base de données longitudinales construite à partir du fichier parisien des demandeurs.euses de logement et de 410 dossiers personnels collectés au sein des archives municipales. Cette démarche a permis la reconstitution, sur une période de six ans, des trajectoires résidentielles d’une cohorte de 696 familles hébergées à l’hôtel, à Paris, en 2009. L’analyse statistique associée à 41 entretiens biographiques rend visible les effets agrégés du travail de priorisation accompli par les agent.e.s situé.e.s au guichet et la transformation inégalitaire des chances d’accès au logement social. Elle montre que l’administration de l’attente ne se réduit pas à une simple gestion de la pénurie mais revêt la forme d’une coproduction institutionnelle des délais et d’une lutte entre différents acteurs (bailleurs sociaux, élu.e.s locaux.ales, associations, etc.) pour transformer les principes de re-distribution légitime d’un bien rare.