Thèse soutenue

Les fondements évolutifs de la géométrie selon Poincaré comme facteurs de l’encéphalisation
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Auteur / Autrice : Otmar Öhlinger
Direction : Gerhard Heinzmann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Épistémologie, histoire des sciences et des techniques
Date : Soutenance le 04/12/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archives Henri Poincaré- Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies (Nancy ; Strasbourg ; 2018-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Nabonnand
Examinateurs / Examinatrices : Gerhard Heinzmann, Oliver Schlaudt, Michael G. Wagner, Julia Fischer, Gabriele Werner
Rapporteurs / Rapporteuses : Oliver Schlaudt

Résumé

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La perception visuelle est un phénomène se produisant sur un arrière-plan géométrique et dont l'influence complexe s'étend bien au-delà de l'horizon évident.Contrairement à l’approche axiomatique qui domine chez Hilbert, Poincaré a intégré l'évolution de la perception dans ses considérations sur les fondements de la géométrie. Ce mémoire poursuit l'hypothèse que les éléments fondamentaux de la géométrie selon Poincaré, à savoir la lumière, le mouvement et les corps solides, sont en même temps des facteurs essentiels de l'évolution de la conscience. Il est alors probable de trouver des aspects de connexion qui pourraient combler les divergences entre un constructivisme langagier et un constructivisme qui se réfère aux fondements de la perception. En se basant sur l'activité photomotrice des archaebactéries extrêmophiles, on suppose que la motilité et la sensibilité à la lumière peuvent former des small-world réseaux neuronaux avec des potentiels émergents par le processus d'encéphalisation de la perception visuelle. Par conséquence on propose l'émergence des potentiels cognitifs pour la structuration intelligente de la réalité extérieure. En utilisant une approche biogénique de la cognition, ce travail vise à montrer qu'il existe des concepts dans diverses disciplines qui, en faveur de l'indéterminisme de Poincaré, sapent l’a priori de la tridimensionnalité et ouvrent la possibilité de potentiels cognitifs qui peuvent transcender un déterminisme évolutionniste. Des stimuli sensoriels sont considérés comme des perturbations d'organismes largement autonomes mais non autosuffisants. Ces perturbations sont codées de manière spécifique au système en fonction de leur effet sur l'homéostasie et pour la survie de l'organisme ; donc elles deviennent des signes d'expériences existentielles ayant une signification hypothétique sur l'effet de certaines interactions distinguables d'organisme avec la réalité extérieure. La perception tridimensionnelle est abordée comme un modus operandi "quick&dirty" simplexe selon l'auto-optimisation du système de traitement visuel, qui constitue la réalité externe comme une construction subjectivement émulée. Ceci conduit à un découplage de la réalité extérieure, dont les conséquences sont ici étudiées dans le cadre à la fois de l'épistémologie évolutionniste et de quelques sciences affines. On procédant ainsi, il faut éviter un solipsisme hermétique et éviter la restauration de la tridimensionnalité comme un a priori déterminant.Tout compte fait, ce travail montre Poincaré en tant que philosophe dont l'oeuvre est marquée par une logique intrinsèque et une intuition subtile.