Prédiction de propriétés agroécologiques de prairies permanentes et de leurs compromis : l’exemple du massif vosgien
Auteur / Autrice : | Geoffrey Mesbahi |
Direction : | Sylvain Plantureux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences agronomiques |
Date : | Soutenance le 07/07/2020 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire agronomie et environnement (Vandoeuvre-lès-Nancy) |
Jury : | Président / Présidente : François Gillet |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Plantureux, Anne Bonis, Danièle Magda, Audrey Michaud, Sylvain Diquélou | |
Rapporteur / Rapporteuse : François Gillet, Anne Bonis |
Mots clés
Résumé
Les prairies permanentes ont un intérêt majeur en France : elles assurent la moitié de la production fourragère, accueillent une riche biodiversité, et séquestrent le carbone. Mieux comprendre les déterminants des propriétés agroécologiques, mais aussi leurs compromis, peut aider les agriculteurs, leurs conseillers agricoles et les écologues à valoriser des prairies diversifiées, et une diversité de prairies. Les objectifs de cette thèse sont 1) d’identifier les critères du milieu, des pratiques agricoles et de la végétation qui prédisent les propriétés prairiales, 2) de prédire les propriétés agroécologiques à l’aide de typologies de prairies, sans connaissance précise des critères environnementaux ni des pratiques agricoles, 3) d’étudier et prédire les compromis entre propriétés d’une même prairie, 4) de se questionner sur la transmission des connaissances entre scientifiques, agriculteurs et conseillers. Pour atteindre ces objectifs, j’ai valorisé une base de données de près de 800 prairies permanentes d’études précédentes. J’en ai extrait 59 prairies représentatives du massif vosgien, sur lesquelles j’ai réalisé des relevés botaniques, des mesures de rendement, et des prélèvements de fourrage et de sol, et collecté des informations sur les pratiques agricoles, le climat et la topographie. Les résultats montrent que les compositions botaniques sont difficilement prédictibles et principalement influencées par des gradients d’intensité des pratiques, de sol et d’altitude. La prédiction des propriétés agroécologiques montre de grandes variabilités de qualité : des propriétés écologiques et agronomiques sont correctement prédites par des critères du sol, du climat, du paysage et de la composition botanique. Les propriétés écologiques sont difficilement prédictibles avec les typologies prairiales seules, mais la combinaison de typologies améliore la qualité des prédictions. Les résultats montrent aussi qu’une même prairie ne peut pas répondre à toutes les attentes des agriculteurs et conseillers, mais il est possible d’associer rendement et diversité botanique ; qualités nutritives ; ou encore espèces patrimoniales et souplesse d’exploitation. Enfin, la réflexion sur la transmission des connaissances entre scientifiques et acteurs de terrain montre qu’il est nécessaire de trouver un équilibre entre précision des outils et facilité d’utilisation afin de s’adapter aux attentes de tous. Cette thèse apporte donc de nouvelles connaissances sur la prédiction des propriétés agroécologiques des prairies permanentes et de leurs compromis à grande échelle, notamment grâce à la prise en compte de nombreux critères prédictifs liés aux milieux, aux pratiques agricoles et à la végétation, mais aussi grâce à la prédiction de propriétés encore méconnues. Enfin, cette thèse soulève le problème de la création d’outils polyvalents permettant de prédire les propriétés agroécologiques des prairies permanentes.