Thèse soutenue

Distribution temporelle d’Etats Physiologiques au sein de Culture Pure Bactérienne Productrice d’Isopropanol : Prise en compte des sous-populations microbiennes pour une optimisation du procédé

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Auteur / Autrice : Catherine Boy
Direction : Stéphane GuillouetNathalie Gorret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ingénieries microbienne et enzymatique
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Toulouse, INSA
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TBI - Toulouse Biotechnology Institute, Bio & Chemical Engineering - Toulouse Biotechnology Institute / TBI
Jury : Président / Présidente : Marielle Bouix
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Guillouet, Nathalie Gorret, Catherine BéAL, Stéphane Delaunay, Sandrine Alfenore, Jillian Marc
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine BéAL, Stéphane Delaunay

Mots clés

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Résumé

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Les cultures monoclonales de microorganismes en bioréacteur ont longtemps été considérées comme homogènes (i.e. toutes les cellules sont identiques). Cependant, des hétérogénéités de population peuvent survenir, dues à des modifications stochastiques de l’expression génétique, une instabilité plasmidique ou à des gradients de concentration. Cette hétérogénéité peut impacter négativement les performances des procédés en diminuant leur robustesse, notamment dans le cas de production de molécules recombinantes. L’objectif de ce travail est d’identifier les sous-populations provenant d’une culture pure en bioréacteur, de comprendre leurs effecteurs et de contrôler leur distribution. Le modèle d’étude choisi est la production d’isopropanol par une souche recombinante de Cupriavidus necator. Des outils doivent être développés pour suivre le comportement de ces sous-populations en cours de fermentation. Néanmoins, de tels outils ne sont, à ce jour, pas encore adaptés au suivi dynamique des cultures bactériennes. Ainsi pour répondre aux questions scientifiques, un biosenseur eGFP (codé sur un plasmide recombinant chez C. necator) a été construit afin de suivre dynamiquement des sous-populations par cytométrie en flux en cours de cultures en bioréacteurs. Différentes stratégies de stabilisation plasmidique, dans différentes conditions d’environnements contrôlées, ont été étudiées afin de caractériser leur réponse et efficacité. Deux méthodes différentes mais complémentaires pour le suivi de stabilité de l’expression plasmidique ont été mises en place : la numération sur boîte et la cytométrie en flux. Dans un premier temps, la production d’isopropanol par C. necator en culture discontinue alimentée a été étudiée avec différentes constructions plasmidiques. Les rendements et vitesses de production en isopropanol diminuent drastiquement lorsque l’instabilité de l’expression plasmidique augmente. Ce seuil peut être modulé en fonction du design plasmidique (système de stabilisation plasmidique ou non). Dans un second temps, une technique de suivi de l’expression plasmidique à l’échelle de la cellule unique a été développée. Le gène codant pour l’eGFP a été inséré sur le plasmide recombinant. L’impact de la force de différents promoteurs constitutifs a été quantifié afin de déterminer la construction présentant la charge métabolique la plus faible sur les cellules hôtes tout en garantissant une sensibilité satisfaisante des mesures de fluorescence. L’outil ainsi défini a ensuite été confronté à des conditions de cultures permettant de générer une hétérogénéité de population, afin de comprendre ses réponses en fonction des conditions opératoires. Ainsi, l’impact du taux de croissance sur le niveau d’expression plasmidique a pu être étudié en culture continue, dans des conditions stringentes de perte plasmidique. De plus, la robustesse de souches non productrices d’isopropanol, a été évaluée dans différentes conditions d’alimentation en substrat et de systèmes de stabilisation plasmidique. Dans un dernier temps, le système de suivi de l’expression plasmidique a été inséré dans un plasmide codant pour la production d’isopropanol. Son insertion a conduit à une diminution de la productivité en isopropanol, liée à une instabilité d’expression plasmidique par rapport à la souche non fluorescente. Des niveaux différents d’expression plasmidique ont pu être identifiés et quantifiés en cours de culture. Ces travaux ont permis, de par le développement d’un biosenseur, de mieux comprendre le lien entre les conditions opératoires imposées au cours des cultures bactériennes et l’apparition d’hétérogénéité de l’expression plasmidique sur la robustesse d’un procédé.