Le don est-il nécessairement une forme de dépossession volontaire ? : une ethnographie du don du sang
Auteur / Autrice : | Emmanuelle Boch |
Direction : | Jean-Luc Giannelloni |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 13/11/2020 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de gestion (Grenoble ; 1997-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches appliquées à la gestion (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Robert-Demontrond |
Examinateurs / Examinatrices : Maud Herbert | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sondès Zouaghi-Bensedrine, Bernard Cova |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse tente de transposer le modèle de la dépossession volontaire dans le contexte du don du sang. En marketing, le don est considéré comme une forme spécifique de dépossession volontaire. Celle-ci désigne un processus par lequel un individu se détache psychologiquement et physiquement d’un objet, même précieux. Au niveau conceptuel, cette recherche s’appuie sur la dépossession volontaire, en mettant l’accent sur l’acte de don et ses enjeux identitaires. En intégrant le rapport au corps et l’identité corporelle, il s’agit d’étudier le don de sang par le prisme de la dépossession volontaire. Ce faisant, cette thèse présente une démarche originale pour comprendre en profondeur le comportement de don de sang, alors que l’approvisionnement en produits sanguins repose sur le volontariat des donneurs.Grâce à une méthode ethnographique, motivée principalement par la composante corporelle du don du sang, les résultats indiquent que la dépossession volontaire présente plusieurs faiblesses pour rendre compte du don du sang tel qu’il est vécu par les donneurs. Plus généralement, cette thèse défend l’idée selon laquelle la dépossession volontaire n’est pas adaptable à tous les types de don, notamment parce qu’elle ne considère pas suffisamment l’altérité constitutive du don. L’éloignement entre la théorie de la dépossession volontaire et le terrain du don du sang tend également à rapprocher l’acte de don avec le partage et la mutualité. En s’intéressant à la fois à la pratique concrète de don et à au phénomène circulatoire qu’est le don, cette recherche s’inscrit dans le courant Consumer Culture Theory (CCT). Des contributions théoriques, méthodologiques et opérationnelles sont proposées, ainsi que plusieurs voies de recherche future.