Substitution à la non-demande. Perspectives d'une rencontre co-créative : une éthique de l'attitude substitutive
Auteur / Autrice : | Claire Montloin Merlaud |
Direction : | David Jousset |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 14/12/2020 |
Etablissement(s) : | Brest |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Atlantique de Philosophie (2017-.... ; Nantes) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Walter |
Examinateurs / Examinatrices : David Jousset, Michel Walter, Philippe Jeammet, Jérôme Porée, Agata Zielinski, Nathalie Lavenne-Collot | |
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Jeammet, Jérôme Porée |
Mots clés
Résumé
Au regard de notre pratique soignante en pédopsychiatrie auprès d’adolescents, il apparaît que les plus fragiles d’entre eux se distinguent par leur non-demande de soin. Au-delà d’une forme de psychopathologie du lien, cette position renvoie à la vulnérabilité d’un adolescent et interroge en particulier la dimension éthique de la relation de soin. En effet, si l’expression d’une souffrance psychique mobilise les professionnels, la non-demande déconcerte. Face au silence ou à l’agir bruyant d’un adolescent, la propension du soignant à se substituer à lui est alors palpable et questionne les modalités mêmes de l’accompagnement thérapeutique. Là où la valorisation d’une parole subjective demeure une valeur essentielle de la fonction soignante, l’attitude substitutive du professionnel est de nature à bousculer ce principe. Dans cette thèse, en lien avec une lecture phénoménologique du soin psychique, nous cherchons à confronter les différentes composantes relatives à la substitution. Si ses caractéristiques sont complexes et supposent un foyer problématique opposant la subjectivité à l’altérité, sa dimension d’abord aliénante est ensuite dépassée pour en faire le gage d’une responsabilité soignante. Alors qu’un soignant agit désormais pour un adolescent et non pas seulement à sa place, nous souhaitons rapprocher la substitution d’un moment de rencontre à travers sa dimension co-créative. À partir d’une analyse clinique associée à un questionnement philosophique, la substitution à la non-demande est ainsi totalement refondée, le soignant expérimentant avec un adolescent une situation de soin où, ensemble, ils pourront possiblement s’ouvrir à un nouvel horizon d’existence.