Thèse soutenue

Effets d'une exposition répétée aux ondes radiofréquences sur la régulation thermique chez les rongeurs

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Auteur / Autrice : Thi Cuc Mai
Direction : René de SèzeAmandine Pelletier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie-Santé. Physiologie Intégrée
Date : Soutenance le 11/12/2020
Etablissement(s) : Amiens
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, technologie et santé (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : PériTox, Périnatalité et risques toxiques (Amiens ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Mathieu Gautier
Examinateurs / Examinatrices : René de Sèze, Amandine Pelletier, Fabien Van Coppenolle, Yves Le Dréan, François Boucher, Giovanna Zoccoli
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabien Van Coppenolle, Yves Le Dréan

Résumé

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L'expansion rapide des technologies de communication basées sur la propagation des radiofréquences (RF) soulève des inquiétudes quant à leurs possibles impacts sur la santé. À des niveaux d'intensité inférieurs au seuil nécessaire pour produire des effets thermiques, l'exposition aux RF a récemment été signalée comme provoquant des effets biologiques. L'objectif de cette étude était d'évaluer les effets non-thermiques des RF de 900 MHz à des DAS inférieurs à 0,4 W/kg sur les températures corporelles et périphériques chez les rongeurs et les mécanismes associés. Des souris C57BL/6J ont été exposées aux RF pendant 7 jours consécutifs, deux fois par jour, pendant 1 heure dans des chambres climatiques. Des rats Wistar ont été exposés aux RF à des durées différentes (1, 4 et 7 jours), 23 heures par jour dans des chambres réverbérantes. La température des animaux a été mesurée à l'aide de deux méthodes : des capteurs télémétriques pour la température interne et une caméra infra-rouge pour la température périphérique. Nous avons montré que le profil de température corporelle des souris changeait de manière synchrone avec les périodes d'exposition aux RF après trois jours d'exposition, mais pas durant les premiers jours. La température périphérique des rats exposés était inférieure à celle des rats contrôles après 7 jours d'exposition, mais pas après 1 et 4 jours d'exposition. Cette différence de température a disparu après l'injection d'un vasodilatateur, la prazosine, confirmant une vasoconstriction chez les rats exposés. De plus, comme cela se produit chez les animaux exposés au froid, les rats et les souris exposés aux RF ont présenté des modifications similaires de la morphologie des adipocytes blancs et bruns. En parallèle, l'exposition aux RF a conduit à une concentration plasmatique plus élevée de facteurs impliqués dans les réponses au froid : la noradrénaline, un neurotransmetteur responsable de la vasoconstriction et de la thermogenèse, et les acides gras, témoins et facteurs de la lipolyse dans la thermogenèse sans frisson. En conclusion, ces résultats indiquent que l'exposition RF de 900 MHz à des niveaux non-thermiques produit des effets physiologiques sur la régulation thermique chez les deux espèces étudiées, les souris et les rats, ressemblant à des réactions au froid. Une première approche indique que les récepteurs TRPM8, le principal récepteur au froid chez les mammifères, sont impliqués dans les réponses induites par les RF, mais leur rôle précis et les voies biologiques et physiologiques activées restent à préciser