Thèse soutenue

Évaluation de différents scénarios de gestion des tourbières pour réduire les émissions de GES dues aux incendies. Une étude de cas dans les tourbières tropicales d'Ogan Komering Ilir, en Indonésie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : María José Rodriguez Vasquez
Direction : Mathieu FortinJean-Marc Roda
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie et écologie des forêts et des agrosystèmes
Date : Soutenance le 21/07/2020
Etablissement(s) : Paris, AgroParisTech
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Silva (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Marie-Noëlle Pons
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Roda, Marie-Noëlle Pons, Guillaume Boissonnet, Sébastien J.-P. Gadal, Cécile Bessou
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Boissonnet, Sébastien J.-P. Gadal

Résumé

FR  |  
EN

Les tourbières tropicales jouent un rôle important en tant que réservoirs de carbone, en stockant environ 350 000 TgC. Au cours des dernières décennies, les changements dans l'utilisation des terres et les pratiques de gestion des plantations forestières et agricoles, tels que le recours aux incendies et au drainage, ont entraîné une perte importante de carbone. En Indonésie, ces incendies affectent à la fois l'économie et la santé publique de toute la région. Dans cette thèse, nous avons envisagé différents scénarios d'atténuation pour réduire les incendies de tourbières, comme la conversion de la biomasse aérienne en bioénergie ou en d'autres bioproduits.Tout d'abord, nous avons estimé un scénario de maintien du statu quo (BAU) en évaluant les postes d'émission de la gestion actuelle des terres. Nous avons ensuite étudié des scénarios d'atténuation potentiels, notamment la valorisation de la biomasse et la restauration des tourbières comme autres modes de gestion des terres. Enfin, nous avons évalué l'impact en termes de changement climatique et de critères socio-économiques de la mise en œuvre de ces scénarios d'atténuation. Nous avons réalisé cette étude à travers une étude de cas dans le district d'Ogan Komering Ilir (OKI), Indonesie.L'analyse des émissions de GES dans le scénario BAU montre que les zones touchées par les incendies rejettent respectivement 70,60±30, 139,40±31 et 159±27 Mg CO2-eq ha-1 an-1 pour les tourbières dégradées, les plantations de palmiers à huile et les plantations de bois à pâte. Les zones non touchées par les incendies rejettent respectivement 18,45±12, 85,08±21 et 108,3±15 Mg CO2-eq ha-1 an-1. Pour le scénario de restauration, nous avons trouvé des émissions de GES similaires pour les trois utilisations des terres, de -0,9 Mg CO2-eq ha-1 an-1.Suite à cette évaluation, nous avons évalué la faisabilité des scénarios de valorisation de la biomasse dans l'OKI sur la base de critères socio-économiques. Dans les zones où la création d'un tel marché de la biomasse est réalisable, nous avons prévu une réduction de 4 à 6 % des émissions de GES par rapport à l'OKI. La relance du marché de la biomasse dans ces zones pourrait permettre de réduire les occurrences d'incendie sans investissement gouvernemental. Au contraire, l'industrie ne sera pas en mesure de valoriser la biomasse là où aucun marché de la biomasse économiquement viable ne peut être réalisé. Pour ces zones, nous suggérons plutôt de concentrer les efforts sur les paiements incitatifs ou les stratégies de restauration des tourbières.Nous avons conclu en présentant la valorisation de la biomasse comme une alternative prometteuse aux pratiques actuelles, susceptible de réduire l'impact négatif des incendies tout en générant un nouveau revenu pour la population.