Thèse soutenue

Modélisation des interactions protéines–effecteurs et développement de méthodes de prédiction de ces interactions

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Auteur / Autrice : Natacha Cerisier
Direction : Anne-Claude Camproux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Recherche clinique, innovation technologique, santé publique. Bioinformatique
Date : Soutenance le 04/11/2019
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de biologie fonctionnelle et adaptative (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Guillaume Achaz
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Gelly, Claire Minoletti-Hochepied
Rapporteur / Rapporteuse : Pascal Bonnet, Bernard Offmann

Résumé

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Le processus de développement d’un médicament est long et coûteux puisqu’il dure plusieurs dizaine d’années. Le principal motif de rejet des médicaments pour la mise sur le marché est l’apparition des effets secondaires. De nos jours de nombreuses méthodes computationnelles sont développées pour éviter au maximum ces effets qui peuvent être dangereux. Il a maintenant été démontré que certains médicaments peuvent interagir avec plusieurs cibles différentes, entraînant ces effets secondaires. Ces effets peuvent être de nature négative, menant à un retrait du marché, ou positive, menant à une réutilisation de ce médicament pour une autre pathologie. Afin de mieux comprendre les mécanismes des effets secondaires, il est primordial de comprendre les mécanismes complexes des interactions entre les médicaments et leur cible au niveau d’un site de liaison dans les phases préliminaires de découverte de médicaments. Ce projet de thèse a pour but de contribuer à améliorer la compréhension des mécanismes de liaison entre des candidats médicaments et des cibles, en quantifiant les cibles capables d’interagir avec plusieurs candidats médicaments et enfin en développant un outil de prédiction de ces interactions à l’aide d’outils de bio-informatique structurale et statistiques. Nous avons travaillé en utilisant les informations structurales disponibles sur les cibles pour étudier (i) les différentes caractéristiques physico-chimiques et géométriques des sites de liaisons et des molécules à l’aide de descripteurs en prenant une famille d’intérêt thérapeutique pour exemple : les urokinases, (ii) la capacité des cibles à interagir avec plusieurs candidats médicaments et leur propriétés particulières et enfin (iii) un protocole statistique permettant de prédire les interactions entre cibles et candidats médicaments est en cours de développement. (i) Nos résultats ont montré qu’il existe des méthodes efficaces pour détecter et caractériser les sites de liaisons, ainsi que pour caractériser les molécules qui s’y lient. Nous avons pu développer une méthode qui établit les correspondances entre les profils des sites de liaisons et des molécules. Cette méthode a été testée sur une famille de protéines intervenant dans de nombreuses voies de signalisation des cancers et dont de nombreuses structures 3D sont disponibles. Cette étude nous a permis de mieux comprendre les propriétés importantes dans les interactions entre les protéines et les candidats médicaments. (ii) Nous avons aussi mis en évidence qu’une majorité des protéines (80%) pouvaient interagir avec plusieurs candidats médicaments au niveau de sites de liaisons dits promiscuous. Cette promiscuité est très étudiée pour les molécules mais peu pour les sites des liaisons des protéines. La taille, l’hydrophobicité et la flexibilité sont les propriétés déterminantes des sites de liaison et des molécules dans les interactions. Nous avons mis en 2avant l’importance de la promiscuité des sites de liaison dans l’étude et la compréhension de la polypharmacologie. (iii) Enfin, un protocole de prédiction des interactions est en cours de développement. Il se base sur les approches protéochémométriques développées précédemment fournissant des profils d’interaction et leur comparaison, et propose une chimiothèque réduite de composés «candidat-médicaments» commercialisés, pour une cible déterminée. Ce protocole n’est pas entièrement automatisé mais a déjà été testé sur les urokinases et est en cours sur la cible NS1, de façon exploratoire.