Thèse soutenue

L’acquisition de la lecture des sourds signeurs en langue des signes française (LSF) et en français écrit : l’hypothèse morphologique

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Auteur / Autrice : Alienor Girette
Direction : Hélène Giraudo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 14/12/2019
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cognition, langues, langage, ergonomie (Toulouse ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Claudine Garcia-Debanc
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Giraudo, Serena Dal Maso, Sandrine Rossi, Michel Aurnague, Brigitte Garcia
Rapporteurs / Rapporteuses : Serena Dal Maso, Sandrine Rossi

Mots clés

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Résumé

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L’acquisition de la lecture des sourds signeurs en LSF (Langue des Signes Française) est un défi pour chercheurs et éducateurs. Comment expliquer que des sourds qui n’ont pas accès aux sons de la langue française parviennent à lire le français ? Dans cette thèse, nous nous interrogeons sur la nature des correspondances pouvant exister entre le français écrit et la LSF. A cause de la surdité, les correspondances qui mettent en lien les graphèmes avec les phonèmes, peuvent difficilement être issues des compétences phonologiques de ces locuteurs. Nous posons alors l’hypothèse selon laquelle les relations morphologiques que les mots et les signes partagent sont codées dans le lexique mental des sourds signeurs. Une langue, qu’elle soit vocale ou signée, peut en effet être décrite et s’organiser selon des principes morphologiques lesquels sont mis en lumière par l’étude des relations paradigmatiques établies entre les mots (i.e., familles morphologiques). Dans la partie théorique, nous exposons tout d’abord les modèles dominants de la lecture construits selon l’hypothèse phonologique en précisant le rôle joué par la conscience morphologique. Nous abordons ensuite la question de la lecture des sourds signeurs sous l’angle didactique, à travers différentes propositions pédagogiques observées en classe et sous l’angle psycholinguistique, par la description d’études confortant le rôle de la morphologie dans l’accès des sourds signeurs à l’écrit. Nous apportons enfin une description de la morphologie lexicale des langues signées selon une analyse centrée sur la valeur phonémique et morphémique des paramètres. Dans la partie expérimentale, nous présentons notre travail qui a consisté en la création et la description quantitative d'un corpus de 62 familles morphologiques en LSF et en français. Cette analyse révèle un nombre suffisamment important de correspondances morphologiques entre la LSF et le français écrit pour justifier la plausibilité d’une hypothèse morphologique qui sous-tendrait les processus cognitifs d’acquisition de la lecture.Sur la base de l’hypothèse morphologique comme principe organisateur du lexique mental, nous concluons nos travaux par la présentation d'un modèle de la lecture des sourds signeurs lequel permet une meilleure appréhension des procédés utilisés par les sourds signeurs pour apprendre à lire avec la LSF.