Étude numérique de la dynamique de combustion dans un brûleur diphasique turbulent à deux étages
Auteur / Autrice : | Benoit Cheneau |
Direction : | Sébastien Ducruix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Combustion |
Date : | Soutenance le 07/02/2019 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Saclay (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences mécaniques et énergétiques, matériaux et géosciences (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'énergétique moléculaire et macroscopique, combustion (Gif-sur-Yvette, Essonne) |
établissement opérateur d'inscription : CentraleSupélec (2015-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Christian Tenaud |
Examinateurs / Examinatrices : Bénédicte Cuenot, Amsini Sadiki, Aymeric Vié, Vincent Moureau | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bénédicte Cuenot, Amsini Sadiki |
Mots clés
Résumé
Les normes environnementales de plus en plus contraignantes imposées au transport aérien poussent les industriels à faire évoluer les chambres de combustion actuelles. Pour réduire les émissions polluantes, la combustion pauvre, prémélangée et prévaporisée est une alternative intéressante. Cette technologie peut cependant conduire à une flamme moins stable et peut générer des instabilités de combustion néfastes pour le moteur. Afin d’améliorer le contrôle sur de tels systèmes de combustion, les brûleurs à plusieurs étages offrent une flexibilité supplémentaire par l’intermédiaire de la répartition du carburant entres les différents systèmes d’injection, et permet donc d’influencer la position de la flamme ou le régime de combustion. Le banc expérimental BIMER a été spécialement développé au laboratoire EM2C pour étudier cette solution. Il a été conçu pour être représentatif d’un moteur aéronautique réel et d’en reproduire les caractéristiques essentielles : une configuration à deux étages, de l’air préchauffé et du carburant liquide sont utilisés. Il fonctionne néanmoins à pression atmosphérique et développe une puissance thermique élevée à l’échelle du laboratoire. Le brûleur est composé de deux vrilles radiales : l’étage pilote dans lequel le carburant liquide est injecté sous la forme d’un cône creux, et l’étage multipoint où le mélange du carburant et de l’air est favorisé par une injection multipoint, grâce à dix jets de carburant injectés transversalement à l’écoulement d’air. Les études expérimentales ont montré le rôle clé de la distribution carburant, et sans modifier la puissance développée, l’existence d’un cycle d’hystérésis : plusieurs archétypes de flammes peuvent se stabiliser, suivant l’écoulement, le spray ou l’historique de la flamme. L’objectif de cette thèse est de compléter les données expérimentales et la compréhension des processus de stabilisation de flammes pauvres, prémélangées et prévaporisées dans les brûleurs étagés au moyen de simulations numériques aux grandes échelles diphasique et réactives. Cette approche numérique est appliquée au banc BIMER avec le code AVBP. Des simulations successives, allant de l’injection purement pilote à l’injection purement multipoint, et réciproquement, ont permis de retrouver le cycle d’hystérésis observé expérimentalement. Un point de fonctionnement tri-stable original a été rencontré numériquement pour des cas d’injection de carburant dans l’étage pilote seul, trois formes de flammes distinctes étant observées pour cette unique condition d’injection. La comparaison aux résultats expérimentaux pour les points de fonctionnement pour lesquels des données de validation sont disponibles montrent un bon accord entre le calcul et l’expérience pour différents étagements. Une analyse originale dans l’espace de composition met en évidence les régimes de combustion observés dans ces trois cas, confirmant les différents scénarios de stabilisation. Les deux transitions de formes de flammes observées expérimentalement sont finalement présentées et analysées.