Une pratique de l’exorcisme catholique comme rituel « possessiogène » : exorcismes et processus sinthomatoires dans le cadre d’études cliniques
Auteur / Autrice : | Yves Cochennec |
Direction : | Patrick Martin-Mattéra, Véronique Donard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 01/02/2019 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019) |
Laboratoire : Recherches en Psychopathologie- nouveaux symptômes et lien social / EA 4050 | |
Jury : | Président / Présidente : Alain Abelhauser |
Examinateurs / Examinatrices : Marion Haza-Pery | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascale Macary, Dominique Reniers |
Mots clés
Résumé
La première partie de cette thèse fait le bilan des formes de possessions sorcière, démoniaque ou liée à l’esprit d’un mort, par une incursion historique et anthropologique. Elle aborde aussi les rites, mis en œuvre par les sociétés, pour s’en protéger et pour traiter les cas de possessions. Des éléments propres à la question des démons, du diable et de l’exorcisme dans le christianisme sont ensuite présentés, avant de faire le bilan de la problématique par les aliénistes et les psychiatres, français pour la plupart. Les liens entre médecins et prêtres, face à de telles plaintes sont abordés. La seconde partie traite des aspects contemporains de la problématique. En effet, bien que ce thème puisse sembler à contre-courant de notre époque et de notre culture occidentale organisée par le discours scientifique, il est très actuel. Nous présentons les plaintes qui apparaissent sur des sites Internet qui parfois n’hésitent pas à tenter d’en tirer profit. Au début du 21e siècle, des crimes qualifiés de « satanistes » ont été médiatisés et les exorcistes invités à prendre place dans le débat. Le recours à l’exorciste et les demandes d’exorcismes se sont multipliées. L’Eglise catholique a dû s’organiser et de nombreux prêtres ont été amenés à tenir ce “Ministère” d’exorcisme. La liberté dont ils jouissent, les amène à pratiquer des rituels en adéquation avec leur croyance à un diable métaphorique ou, au contraire, personnifié. Des chapitres sont consacrés à leur organisation, à leur pratique dans le cadre d’un travail d’observation participante. Celle du père J., un exorciste qui chasse le diable est longuement abordée. Selon notre hypothèse, elle tend à générer le sentiment de possession par le diable, chez le consultant. Enfin, la troisième partie est constituée tout d’abord d’un bilan des points de vue psychanalytiques sur la question du diable et de la possession. Puis nous présentons des cas cliniques rencontrés dans le cadre de nos travaux de recherches et de notre profession. Des réflexions personnelles sur la problématique viennent conclure cette thèse.