Thèse soutenue

Résistance épistémique des actrices et acteurs (descendant-e-s) de l’immigration postcoloniale : Mémoire, subjectivité, sagesse

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Auteur / Autrice : Yoshimi Tanabe
Direction : Nacira Guénif Souilamas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 17/09/2019
Etablissement(s) : Paris 13
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche interuniversitaire Expérience, ressources culturelles, éducation (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Pascale Molinier
Examinateurs / Examinatrices : Abdellali Hajjat, Françoise Lorcerie, 千香子 森
Rapporteurs / Rapporteuses : Ahmed Boubeker, Nouria Ouali

Résumé

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En quête d’une approche éthique, cette thèse met en évidence les formes de résistance épistémique façonnées par les actrices et acteurs (descendant-e-s) de l’immigration postcoloniale originaires d’Afrique du Nord. Cette résistance vise à se libérer de la violence épistémique qui les prive de la possibilité d’une autodéfinition et d’une autoreprésentation, pour ainsi retrouver et écouter la voix étouffée par cette violence. Trois formes de résistance épistémique - mémoire, subjectivité, sagesse - permettant de produire et prendre une parole autonome sont au cœur de l’analyse des deux parties de la thèse. La première partie porte sur les pratiques culturelles et mémorielles des militants de Vitécri, de Zebda et du Tactikollectif à Toulouse pour retrouver une voix étouffée et exister politiquement. Considérés comme illégitimes aux yeux des dominants, ces militants s’acheminent vers une trans/formation de conscience politique qui embrasse la sagesse, la subjectivité et la mémoire. La mémoire joue un rôle indispensable pour que les militants se reconstruisent une subjectivité en accord avec leurs autodéfinitions. La deuxième partie porte sur un espace militant de sororitéà Blanc-Mesnil voulu par le collectif des femmes Quelque Unes d’Entre Nous. Leur résistance par l’expression artistique vise à retrouver leur voix étouffée mais aussi à amener les allié-e-s participant-e-s à cet espace à l’écouter. Par la subversion des rapports épistémiques de pouvoir en recherche d’une rencontre véritable, cet espace collectif fait resurgir la sagesse ignorée qui sera dès lors partagée comme une intelligence collective. Ces espaces collectifs sécurisants et transformateurs proposent ainsi un rapport social subalternatif et s’inscrivent dans des pratiques décoloniales.