Se préparer à l'accident nucléaire : quelle participation de la société civile à la gestion post-accidentelle ?
Auteur / Autrice : | Mohamed Ayoub Laouni |
Direction : | Benoît Journé, Stéphanie Tillement |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 03/06/2019 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences économiques et sciences de gestion (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Économie et de Management de Nantes-Atlantique |
Jury : | Président / Présidente : Frédérique Chédotel |
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Stimec | |
Rapporteur / Rapporteuse : Olivier Borraz, Hervé Dumez |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La catastrophe de Fukushima a montré la complexité de la gestion à moyen et long terme d’un accident nucléaire sur le territoire extérieur à la centrale, mais surtout le manque de préparation des acteurs locaux et des citoyens pour faire face à une telle éventualité. Sur le plan théorique, les travaux sur la préparation à la gestion de crise se sont focalisés sur la phase d’urgence avec une moindre attention aux temporalités longues et à l’implication de la société civile dans les processus de préparation. Afin d’explorer cet impensé, nous proposons d’étudier une initiative engagée dans le cadre français, où les Commissions Locales d’Information (CLI) et leur association nationale (ANCCLI) ont entrepris un travail collaboratif avec les institutions nationales sur la préparation au post accidentel. En voyant la catastrophe nucléaire comme une « crise transfrontalière » (Boin, 2009), nous mettons au cœur de notre réflexion la notion de « frontières » et nous munissons des théories des outils de gestion pour aborder les processus d’outillage de la société civile afin qu’elle se prépare au post-accident. A l’aide d’une approche qualitative à visée interprétative, notre travail de thèse cherche à comprendre comment se définit la préparation de la société civile aux temporalités longues suite à un accident nucléaire. Celle-ci passe par sa montée en compétence, son travail avec l’expert public en matière de radioprotection et sûreté nucléaire, sa participation dans la définition de la doctrine nationale de gestion post-accidentelle et son équipement à l’aide d’outils de simulation pour visualiser les conséquences d’un accident. Ceci participe dans la définition de « principes de préparation », dont la « co-construction » est portée par un « travail aux frontières ». Elle permet de dépasser les conceptions classiques des théories de la preparedness, où la préparation n’est plus statique et unidirectionnel, mais évolutive et multidimensionnelle. Elle interroge finalement la possibilité d’une préparation « résiliente ».