Thèse soutenue

Interface Cerveau-Machine de type P300 pour l'entraînement de l'attention chez les enfants avec TDA-H

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Auteur / Autrice : Mélodie Fouillen
Direction : Jérémie Mattout
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences cognitives
Date : Soutenance le 17/12/2019
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (Bron ; Saint-Priest-en-Jarez ; 2011-....)
établissement opérateur d’inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Fourneret
Examinateurs / Examinatrices : Jérémie Mattout, Stéphanie Bioulac-Rogier, Anatole Lécuyer, Vania Herbillon
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Casini, Fabrizio De Vico Fallani

Résumé

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Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental affectant 3-5% des enfants en âge scolaire. Il se caractérise par une triade de symptômes : l'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité. Le Neurofeedback est une approche de plus en plus utilisée pour la prise en charge de ce trouble. Cette technique vise à permettre aux sujets d'apprendre à moduler leur propre activité cérébrale.Cette thèse a pour objectif d’évaluer un nouvel entraînement de l’attention par Neurofeedback pour les enfants TDAH, en exploitant un marqueur neurophysiologique qui n’a encore jamais été utilisé dans ce contexte, la réponse corticale P300. Ce potentiel évoqué reflète des mécanismes d'attention sélective et volontaire et est affecté dans le TDAH. Un essai randomisé et contrôlé (ERC) qui comprenait une comparaison en aveugle avec un groupe contrôle actif basé sur le regard et une comparaison en non aveugle avec un groupe d’attente a été mise en place. Cet entraînement par Neurofeedback a été réalisé par le biais de jeux pilotés par une Interface-Cerveau Machine (ICM). Nous avons tout d'abord démontré que les enfants neurotypiques étaient capables de contrôler ces ICM. Cette première étude nous a également permis de construire et d'évaluer un modèle, correspondant aux réponses évoquées de ces enfants, qui a été utilisé par la suite comme un objectif neurophysiologique pour les enfants réalisant l'entraînement par Neurofeedback. Lors d’une deuxième étude, nous avons montré que les enfants neurotypiques pouvaient contrôler, à l’aide du modèle, les trois jeux en ICM conçus pour l'ERC et que ces jeux pouvaient être utilisés pour entraîner la composante P300. Finalement, à travers les premières analyses des données cliniques, nous n'avons pu montrer que très peu de différences significatives entre le groupe Neurofeedback et les deux groupes contrôles. En effet, nous avons globalement observé une amélioration des symptômes pour tous les enfants, quel que soit le groupe auquel ils appartenaient. Ces résultats suggèrent que de multiples facteurs peuvent contribuer à ces changements, y compris des facteurs non spécifiques comme le temps qui passe, l'entraînement du regard qui était nécessaire dans les deux groupes actifs, ou l'attention particulière portée aux enfants qui suivent un entraînement. Le jeu de données, unique et riche, qui a été recueilli dans le cadre de cette étude doit encore être exploité pour nous guider dans nos futures recherches. Dans l'avenir, des études portant sur un échantillon plus grand et ciblant des sous-groupes plus homogènes pourraient notamment permettre d'étayer davantage l'effet spécifique d'un tel entraînement sur des dimensions comme l'attention ou l'impulsivité