Thèse soutenue

Hémorragies du post-partum immédiat : Estimations visuelles des pertes sanguines par les sages-femmes et les étudiants sages-femmes et prévalence des troubles psychologiques en cas d'hémorragie du post-partum immédiat : Etude PSYCHE

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Auteur / Autrice : Marine Pranal
Direction : Didier LémeryFrançoise Vendittelli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie Clinique
Date : Soutenance le 13/11/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pascal (Aubière, Puy-de-Dôme)
Jury : Président / Présidente : Pierre-Michel Llorca
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Julia Guittier
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandre Dumont, Pascale Hoffmann

Résumé

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Objectifs : Les objectifs de notre travail étaient d’une part d'évaluer la précision des estimations visuelles des pertes sanguines (EVPS) par les sages-femmes et les étudiants sage-femme (Volet 1) et d’autre part d’évaluer les conséquences psychologiques maternelles après une hémorragie du post-partum immédiat (HPP) (Volet 2). Volet 1 : Nous avons réalisé une étude transversale multicentrique (n=16 656). Les étudiants en maïeutique et les sages-femmes françaises devaient estimer via un questionnaire en ligne 8 photographies de volume de pertes sanguines différentes. Chaque photographie était dupliquée et distribuée aléatoirement dans le questionnaire avec une mesure étalon de 50 mL. Nous avons observé que le pourcentage global d’estimation exacte du volume des pertes proposé était faible dans les deux groupes de répondants (34,1%). Le seuil de l’HPP a toujours été diagnostiqué avec succès mais identifié dans moins de la moitié des cas pour l’HPP sévère. L’accord intra-observateur était plus fort (kappa pondéré ≥ 0,8) pour les valeurs les plus élevées (1 000 ml et 1 500 ml). Les sages-femmes avaient tendance à sous-estimer la quantité de perte de sang mais dans une moindre mesure que les étudiants. Indépendamment de la catégorie de répondant ou du diagnostic (HPP ou HPP sévère), la spécificité de l’EVPS en tant que test diagnostic était supérieure à sa sensibilité. Volet 2 : Notre second volet était une étude monocentrique transversale répétée descriptive et à visée étiologique sur une cohorte de femmes ayant accouché au CHU de Clermont-Ferrand [n= 1 298 ; 528 femmes avec une HPP = exposées (GE) et 770 femmes sans HPP = non exposées (GNE)]. La prévalence de la dépression chez les femmes après une HPP immédiat (< 24 heures) est évaluée à M2, M6 et M12 du post-partum via le questionnaire l’EPDS. L’anxiété est évaluée aux mêmes périodes avec les questionnaires STAI-YA et le GAD-7 et le trouble de stress post-traumatique (TSPT) via l’IES-R. Tous les questionnaires étaient auto-renseignés. La participation globale des femmes à M2 était de 63,7% (GE: 63% et GNE : 64,1%). Nous avons retrouvé des prévalences chez les exposées de 24,1% pour la DPP (vs. GNE : 18,3%), 20,4 % d’anxiété (vs. GNE : 13,4%) et 12,9% de TSPT (vs. GNE : 7,8%). Après ajustement, seul le risque d’avoir un TSPT à M2 restait significativement augmenté chez les femmes ayant eu une HPP (ORa=2,11 ; IC95% : 1,11-4,00). Les analyses à M6 et M12 seront réalisées lorsque le suivi de toutes les femmes sera terminé. Conclusion : Volet 1 : Les étudiants en maïeutique avaient tendance à sous-estimer la quantité de perte de sang plus souvent que les sages-femmes malgré l’aide d’une mesure étalon. L’HPP (≥ 500 ml) a toujours été identifiée mais la sévérité (≥ 1 000 ml) dans moins de la moitié des cas. La difficulté de l’EVPS doit être soulignée lors de la formation initiale des étudiants et lors de la formation continue des professionnels.Volet 2 : La DPP, l’anxiété et le TSPT sont fréquents dans le post-partum y compris parmi les femmes n’ayant pas eu d’HPP. La survenue d’un TSPT est à surveiller à M2 chez les femmes ayant une HPP. Il est important de repérer ces troubles chez toutes les femmes en post-partum afin de mettre en place un suivi adapté et individualisé et ainsi favoriser le lien mère-enfant.