Thèse soutenue

Les tanins hydrolysables et condensés : une piste pour la réduction de la production du méthane entérique par les ruminants en mileu tropical

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Auteur / Autrice : Moufida Rira
Direction : Diego Pablo Morgavi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique et Physiologie
Date : Soutenance le 13/12/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité Mixte de Recherche sur les Herbivores (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Gilles Mailhot
Examinateurs / Examinatrices : Denis Bastianelli, Christelle Philippeau
Rapporteur / Rapporteuse : Corine Bayourthe, Maria José Ranilla

Mots clés

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Résumé

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En zone tropicale, la production de lait et de viande par les ruminants est limitée par une faible disponibilité et une qualité médiocre des fourrages. A ces contraintes alimentaires s’ajoute l’impact environnemental lié en particulier aux émissions de méthane entérique par les ruminants. L’objectif de cette thèse était de comparer la production de méthane en milieu tempéré et en milieu tropical, puis de valoriser des fourrages tropicaux connus pour leur richesse en tanins dont les propriétés anti-méthanogènes sont reconnues, et qui peuvent réduire l’impact environnemental sans compromettre la productivité animale. Cette thèse comporte trois expérimentations distinctes. La première consistait en une étude in vivo visant à déterminer si les différences de digestibilité, de production de méthane, de fermentation et d’écosystème microbien du rumen observées entre les zones tempérées et tropicales proviennent de l’environnement (site d’expérimentation en milieu tempéré ou tropical), du fourrage (produit en zone tempérée ou tropicale), ou du génotype ovin (race de zone tempérée ou tropicale). Les résultats ont montré que les différences sont liées en priorité à la nature du fourrage, et sont influencées par les interactions entre génotype, caractéristiques du fourrage et environnement. La seconde expérience consistait à étudier l’effet de plantes riches en tanins condensés (feuilles de Gliricidia sepium, Leucaena leucocephala, Manihot esculenta) sur la production de méthane, l’ingestion et la digestibilité de la ration, les fermentations et l’écosystème microbien du rumen. Un essai in vivo a montré que l’incorporation de ces plantes à raison de 40% du régime d’ovins sous forme de granulés permettait de réduire le méthane entérique sans effets indésirables sur la digestibilité et la fermentation ruminale. Un essai in vitro a montré que le principal facteur de la réponse a été la dose de tanins condensés plutôt que la source. La troisième expérience consistait en l’étude in situ et in vitro du pouvoir anti-méthanogène et de la dégradation dans le rumen de plantes riches en tanins hydrolysables (feuilles et gousses d’Acacia nilotica) ou en tanins condensés (feuilles de Calliandra calothyrsus, Gliricidia sepium, Leucaena leucocephala, Manihot esculenta, Musa spp). Les résultats obtenus suggèrent que les tanins hydrolysables conviennent mieux à la réduction des émissions de méthane que les tanins condensés car ils inhibent fortement la production de méthane sans effets négatifs marqués sur la fermentation ruminale. Les effets des tanins sur la production de méthane et la fermentation dans le rumen ont été en partie expliqués par le devenir des différentes fractions des tanins (libres, associés aux protéines ou aux fibres) dans le rumen. L’association de plantes riches en tanins hydrolysables et en tanins condensés ne parvient pas à dégager de possibles synergies entre ces de types de molécules. Ce travail a permis de montrer qu’il était possible de réduire les émissions de méthane entérique par les ruminants en milieu tropical par la consommation de fourrages riches en tanins hydrolysables sans compromettre les processus digestifs dans le rumen ; la diminution de la méthanogenèse avec les tanins condensés présente plus de risque de réduire les fermentations.