Outils numériques dans l’apprentissage de la conception mécanique : analyse des liens entre représentations externes et capacités visuo-spatiales dans le processus de conception
Auteur / Autrice : | Sylvain Agbanglanon |
Direction : | Vassilis Komis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance le 18/12/2019 |
Etablissement(s) : | Cergy-Pontoise |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et Science politique (Cergy, Val d'Oise)) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : BONHEURS (Cergy-Pontoise ; 2018-) - Bien-être- Organisations- Numérique- Habitabilité- Education- Universalité- Relation- Savoirs / BONHEURS |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Vassilis Komis, Georges-Louis Baron, Rodica Ailincai, Pascale Pomares Brandt, Bernard Coulibaly |
Rapporteur / Rapporteuse : Georges-Louis Baron, Rodica Ailincai |
Résumé
Dans une activité co-localisée de conception mécanique engageant des apprenants, les actions entreprises et les représentations externes que mobilisent ces derniers sont-elles liées à leurs capacités visuo-spatiales ? À travers cette question, notre étude explore les caractéristiques du processus en cours dans l’activité collaborative co-localisée de conception mécanique en relation avec les capacités visuo-spatiales des apprenants et les attributs des représentations externes qui y sont mises à contribution. Nous abordons la question dans une visée descriptive en analysant la situation sous un prisme s’inspirant de la cognition distribuée. Ainsi, nous retenons une dimension sociocognitive individuelle et une dimension sociotechnique interactionnelle. La première est relative aux attributs des agents humains et la seconde aux interactions interhumaines et à celles des humains avec les représentations externes dans la situation. Ce travail s’appuie sur la mesure des capacités visuo-spatiales de 63 apprenants Sénégalais en électromécanique, de niveau bac+2 et bac+5, par le biais de tests. Les caractères sociodémographiques de ces derniers, ceux liés à leur parcours éducatif et à la maîtrise qu’ils ont des outils numériques de modélisation graphique sont recueillis par le biais d’un questionnaire. À ces éléments s’ajoutent les enregistrements vidéo de l’activité collaborative de six dyades engagées dans la conception de solutions d’amélioration d’un système mécanique existant. La mise à contribution de tests de comparaison de Wilcoxon et de Kruskal-Wallis, appliqués aux éléments issus de l’encodage des vidéos et des résultats aux tests de capacités spatiales, nous permet d’avancer des éléments descriptifs de la situation. L’échantillon étudié présente une caractéristique notable : les apprenants ayant obtenu le baccalauréat ont des scores de visualisation spatiale plus élevés comparés à ceux qui ont eu un brevet de technicien comme diplôme secondaire. Les résultats montrent que les apprenants avec les capacités spatiales les plus faibles investissent plus de temps dans les actions de représentation de solutions et dans celles visant la compréhension du problème et des solutions. Par contre, les actions liées à l’évaluation des solutions et à l’incitation à la genèse de solutions sont plus le fait des apprenants avec les scores de visualisation spatiale les plus élevés. Dans le recours aux représentations externes sur supports numériques ou stéréoscopiques, les durées investies par les apprenants à capacités spatiales élevées sont supérieures à celles investies par des apprenants dont les capacités spatiales sont plus faibles, qui y recourent plus tôt. Cependant, il n’est pas noté de différence significative quant à la mise à contribution de représentations externes planes et sur papier.